Entretien avec une vétérane des Spectacles-bénéfice

Quand elle a accepté de participer à ses toutes premières Spectacles-bénéfice, M^e Céline Lacerte-Lamontagne était loin de se douter qu’elle allait monter sur les planches du Centre du Théâtre d’Aujourd’hui pendant 25 ans. 

Depuis 2001, chaque hiver, cette avocate et juge à la retraite entreprend le même rituel : elle découvre les personnages qu’elle devra incarner, elle apprend ses répliques, elle répète plusieurs semaines sous l’œil expert et bienveillant d’une équipe de création professionnelle, elle se tord de nervosité le jour de la première en mai, elle savoure les applaudissements du public pendant trois soirs, et surtout, elle amasse des fonds pour les artistes. 

Cette aventure théâtrale et philanthropique est prenante, parfois fatigante, mais elle aussi extrêmement gratifiante. À force de côtoyer les lieux du CTD’A, de la scène aux loges en passant par la salle de répétition, Céline est devenue beaucoup plus qu’une simple participante aux Spectacles-bénéfice, elle s’est transformée en une véritable ambassadrice de notre théâtre. Elle fait en quelque sorte partie de la famille. 

En mai 2025, Céline s’apprête à monter sur scène pour la 25^e fois ! Pour l’occasion, nous lui avons posé quelques questions au sujet de son engagement dans les Spectacles-bénéfice. 

Qu’est-ce qui vous a incité à participer aux Spectacles-bénéfice du CTD’A la toute première fois ?

Plusieurs raisons. D’abord, j’adore le théâtre ! J’en avais déjà fait à Londres et j’avais très envie de mettre de l’avant le travail des auteurs québécois. Aussi, on m’a approché pour le faire. C’est Claire Brassard, que j’avais connue dans un cadre professionnel, qui m’a invité à participer. Je travaillais comme juge à l’époque. J’ai dit oui une fois et j’ai jamais arrêté après !

Qu’est-ce qui est le plus valorisant lors de cette expérience ?

Savoir qu’on fait une différence : on amasse assez d’argent pour financer une pièce ! On encourage des auteurs et des artistes. On rencontre aussi des gens exceptionnels avec qui on devient très proches. Je pense à ceux et celles qui partagent la scène avec nous, mais aussi à tous les artistes et les employés du théâtre. C’est vraiment une expérience unique qui va dans les deux sens ! On donne au théâtre et en même temps, on reçoit tout autant. Ça me rapporte du bonheur !

Qu’est-ce que votre passage aux Spectacles-bénéfice a changé quant à votre perception de la culture en général et du CTD’A en particulier ?

Ça m’a permis de connaître davantage les auteurs et les enjeux du milieu culturel. Au fil du temps, j’ai acquis une connaissance de l’intérieur et c’est en partie pourquoi j’ai pas lâché. Je connais les défis du théâtre et je suis témoin de tout le travail accompli par ceux et celles qui le pratiquent. Au-delà de l’expérience, c’est primordial pour moi que l’organisme véhicule des valeurs qui me rejoignent. 

Avez-vous une anecdote à nous partager ?

À une certaine époque, on se faisait des coups lors de la dernière représentation des Spectacles-bénéfice. Je me souviens que mon partenaire de jeu, avec qui je jouais une scène dans Les grandes chaleurs de Michel Marc Bouchard, est sorti flambant nu du lit qu’on partageait ! Inutile de dire que j’ai eu beaucoup de mal à rester dans mon personnage.