AlbertineM. Itela

Née à Kinshasa, elle a vécu à Lubumbashi (République Démocratique du Congo), Bruxelles, Bonn (ex- RFA) et Paris. Elle est diplômée de l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne où elle a obtenu un master en Sociologique Politique. Issue d’une famille de diplomates, elle développe très jeune un intérêt pour les lettres et la politique. Son parcours professionnel est marqué par la pluridisciplinarité et des allers-retours entre jeu, mise en scène et écriture. Alors qu’elle est encore étudiante en histoire, elle croise la route du Théâtre Vollard, compagnie professionnelle de l’Ile de la Réunion et interrompt ses études un temps pour participer à deux créations : Emeutes de Pierre- Louis Rivière et Lepervenche, chemin de fer d’Emmanuel Genvrin (Festival Paris Quartiers d’Eté, 1997). A l’issue de ses études, elle collabore pendant quelques temps à la rédaction du site www​.rfo​.fr, média dédié aux territoires d’Outre-mer français. Au sein de la rédaction, elle s’intéresse aux expressions littéraires et artistiques du bassin de la Caraïbe et de la Guyane. La lecture du premier roman d’Edwidge Danticat, Breath, Eyes, Memory la conduit à revenir au théâtre puisqu’elle l’adpate et le joue. Les thématiques contenues dans les œuvres de cette écrivaine américano-haïtienne viennent nourrir une réflexion sur la double appartenance, le métissage, l’exil et la transmission. Revenue au théâtre, elle rencontre Clotilde Moynot et collabore à plusieurs projets de la compagnie Pièces Montées ; elle travaille sur des textes de Mohamed Rouabhi, Hala Moughanie, Marianne Clévy, etc. Après un voyage de retour au pays natal à Kinshasa, elle rencontre Philip Boulay et commence à travailler en tant que dramaturge et collaboratrice artistique ; elle est présente sur les créations de Combate de negro e de caes de Koltès à Salvador de Bahia (Alliance Française, Teatro Castro Alves, 2009) mais aussi de Topdog/​Underdog de Suzan-Lori Parks (Athénée-Théâtre Louis Jouvet, 2007). C’est au sein de cette compagnie qu’elle élargit sa pratique artistique à d’autres matériaux ; elle reste marquée par la création de Et puis, nous passions le pantalon français, adaptation théâtrale des entretiens contenus dans La double absence du sociologue Abdelmalek Sayad. En parallèle, elle continue à travailler en tant que comédienne notamment avec Clotilde Moynot, Regarde les lumières, mon amour d’Annie Ernaux, Célimène, conte de fée pour fille d’immigrante d’Edwidge Danticat. En juillet 2023, elle jouera dans Seven against Thebes de Pantelis Flatsousis au Festival d’Athènes et Epidaure. En juin 2022, elle met en scène une adaptation du recueil de poèmes Le Fleuve dans le ventre de Fiston Mwanza Mujila, à l’Institut Français de Kinshasa dans le cadre du Festival « Ça se passe à Kin ». Albertine M. Itela a publié une nouvelle intitulée Gare du Nord parue dans la revue littéraire Kanyar. Elle enseigne la pratique théâtrale à l’Université Paris 3 — Sorbonne Nouvelle depuis 2012. En septembre 2022, avec son texte à titre provisoire elle est lauréate du fond de soutien Des Mots à la Scène de l’Institut Français de Paris et sera accueillie à La Chartreuse de Villeneuve-lez-Avignon pour une résidence d’écriture.