La chanson de l’éléphant
de Nicolas Billon
Une création du Théâtre d’Aujourd’hui
Salle principale
18 janvier au 12 février 2005
Texte
Mise en scène
Le docteur Laurence, psychiatre, a disparu. Michael, l’un de ses patients, est la dernière personne à l’avoir vu. Greenberg, le directeur de l’hôpital, s’acharne à tirer la vérité de la bouche de Michael, malgré les avertissements répétés de Miss Peterson, l’infirmière de garde. Mais le patient s’entête à parler d’éléphants, d’opéra, d’abus sexuels et de meurtre.
Interprétation
Mot de l’auteur
Peu après le début de la pièce, vous entendrez l’infirmière Peterson demander au Dr Greenberg : « Vous en savez beaucoup sur les éléphants ? » La suite vous prouvera que le directeur de l’institution a beaucoup de choses à apprendre à ce sujet…
Voici quelques informations qui seront sans doute de nature à vous donner quelques longueurs d’avance sur le Dr Greenberg.
• L’éléphant est le seul animal doté d’une trompe préhensible. Cet appendice est une excroissance de sa lèvre supérieure et de son nez. La trompe est suffisamment sensible et précise pour ramasser une simple graine sur le sol, et assez forte pour déraciner un arbre ou tuer un crocodile adulte de 800 kilos. • L’éléphant est un pachyderme – littéralement : un animal à la peau épaisse. Les seuls autres membres de sa famille sont le rhinocéros et l’hippopotame. L’éléphant a aussi des cousins proches, le manat et le dugong (des mammifères aquatiques) et l’hyrax, un animal de la taille d’un lapin, au museau pointu, vivant un peu partout en Afrique. • Les éléphants ont un riche vocabulaire pour communiquer entre eux. Ils sont connus pour leur barrissement, mais on ignore généralement qu’ils peuvent ronronner ou pousser des cris perçants. Leur langage corporel est tout aussi important : la position de la tête, de la trompe et des oreilles révèle leur humeur. On a découvert récemment que les éléphants peuvent aussi communiquer par infrasons, à la manière des baleines. Certaines variétés d’éléphants perçoivent des sons quatre fois plus bas que l’ouïe humaine, ce qui leur permet de communiquer sur de grandes distances – parfois sur une douzaine de kilomètres. • Chez la plupart des mammifères, le poids du cerveau à la naissance équivaut à 90 % de celui de l’adulte. Chez les humains, cette proportion est approximativement de 26 % et chez les éléphants, de 35 %.• Contrairement aux apparences, l’éléphant n’a pas les pieds plats. La structure osseuse est en angle et le reste du pied est composé d’un tissu dense qui fait office d’amortisseur. On peut ainsi dire que l’éléphant marche sur la pointe des pieds, ce qui n’est pas un mince paradoxe. Quand il se déplace, l’éléphant doit toujours avoir un pied sur le sol, ce qui lui vaut la particularité d’être le seul mammifère incapable de sauter. • On a observé que des éléphants peuvent développer un goût particulier pour certains fruits qui, en fermentant dans leur estomac, les plongent dans un état d’ébriété. Ils se conduisent alors comme des poivrots, poussant des cris, se jouant des tours en se lançant des morceaux de fruits à la tête et parfois, déclenchant des querelles qui tournent à la bagarre. • Jumbo, un éléphant probablement nommé d’après la divinité africaine Mumbo-Jumbo, devint la grande attraction du zoo de Londres après son arrivée en 1865. Quinze ans plus tard, il fut vendu au cirque Barnum, en dépit des protestations des Britanniques qui le considéraient comme un trésor national. Jumbo débarqua à New York en 1882, mais sa carrière américaine fut de courte durée : il fut tué par un train dans la petite ville de Saint-Thomas, en Ontario. Son nom est devenu synonyme de volumineux ou de surdimensionné. • Les molaires de l’éléphant sont uniques. De la taille d’une brique, elles se remplacent jusqu’à six fois au cours de la vie de l’animal. Les premières molaires tombent lorsque l’éléphant a environ deux ans. Les secondes, vers l’âge de six ans, les dernières, à l’approche de la quarantaine. Elles tiennent ensuite une vingtaine d’années avant d’être inutilisables. Pour cette raison, un grand nombre d’éléphants ne meurent pas de vieillesse mais de malnutrition, car ils ne sont plus capables de mâcher leur nourriture. • Le Musée d’Histoire naturelle de Londres possède la plus grande paire de défenses jamais répertoriée. Elle provient d’un éléphant tué au pied du Kilimanjaro en 1897. Chaque défense mesure plus de dix pieds de long – et la paire pèse 211 kilos. • Le comportement des éléphants envers la mort est sans équivalent dans le règne animal. Les spécialistes ont décrit les rites qui entourent le décès d’un membre de la famille – en particulier les patriarches – comme équivalant à des funérailles. Les éléphants vont toucher le corps du défunt de leur patte arrière, puis en font le tour avant de le toucher à nouveau. Plus surprenantes encore sont les pratiques d’enterrement, qui consistent à couvrir le cadavre de branchages, de mottes de terre et de touffes d’herbe. Les éléphants observent d’ailleurs ce rituel pour les corps d’autres animaux, et même pour ceux de leurs victimes.
Nicolas Billon
Mot du metteur en scène
Alors que j’étais directeur artistique du Théâtre d’Aujourd’hui, toujours à la recherche d’œuvres inédites, j’ai été frappé par un texte drôlement bien ficelé, classique dans sa forme et original par son propos. Il est rare qu’un texte, dont l’auteur est totalement inconnu, recèle autant de vives qualités. Le Théâtre d’Aujourd’hui, en présentant le premier texte de Nicolas Billon, accomplit une de ses principales missions en permettant à un nouvel auteur de rejoindre le public, car un auteur apprend son métier en étant porté à la scène.
La chanson de l’éléphant est un thriller psychologique étonnant. Le texte, par le biais de son personnage principal, Michaël, nous mène en bateau, nous invitant à débusquer la vérité, à souhaiter le dénouement tout en étant très intrigué par le déroulement. Un 24 décembre au matin, dans une institution psychiatrique ontarienne, entre les murs d’un bureau anonyme, un cri d’amour veut se faire entendre ou veut se taire enfin. Un cri d’amour comme un lourd barrissement dans un cimetière d’éléphants, comme le cri déchirant d’un enfant qui a perdu sa mère. Un cri d’amour qui ressemble étrangement à la peine créée par l’abandon.
Merci à Nicolas, Vincent, Jean-François, Jasmine et Pierre pour les répétitions passionnantes.
Bonne soirée !
René Richard Cyr
P.S. Ne racontez pas la fin, car si l’on peut douter de l’adage qui veut que toute vérité ne soit pas bonne à dire, soyez assurés que toute vérité n’est pas bonne à entendre. Merci.
Actualités
Images
17 janvier 2005
L’affiche de la chanson de l’éléphant
Images
17 janvier 2005
La chanson de l’éléphant en photos
Équipe de création
Assistance à la mise en scène
Scénographie
Costumes
Éclairages
Musique et environnement sonore
Accessoires
Maquillages
Régie
Vague de fond
de Simon Boudreault et Jean-Guy Legault
Salle Jean-Claude-Germain
30 juillet au 21 août 2004
L’envie
de Catherine-Anne Toupin
Salle Jean-Claude-Germain
14 octobre au 6 novembre 2004
Circus minimus
de Christian Bégin
Salle principale
19 octobre au 18 novembre 2004
Lentement la beauté
collectif d’auteurs
Salle principale
30 novembre au 18 décembre 2004
Persée
collectif d’auteurs
Salle Jean-Claude-Germain
18 janvier au 5 février 2005
Bureaux
d’Alexis Martin
Salle principale
1er au 19 mars 2005
Autour du complexe
de Serge Mandeville
Salle Jean-Claude-Germain
5 au 23 avril 2005
Jouliks
de Marie-Christine Lê-Huu
Salle principale
5 avril au 5 mai 2005
La vraie vie est ailleurs
de Sylvain Scott
Salle Jean-Claude-Germain
12 au 21 mai 2005
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