Le collier d’Hélène

Au printemps 2000, j’ai passé un mois au Liban dans le cadre du projet Écrits Nomades qui réunissait là-bas neuf auteurs de la Francophonie. Ce séjour, qui était mon premier contact avec le Moyen-Orient et avec une terre portant les marques d’une guerre récente, m’a profondément secouée. Au moment d’écrire, le seul point de vue que je pouvais adopter, me semblait-t-il, était celui d’une étrangère qui regarde, éprouve, comprend — ou ne comprend pas -, sans jamais oublier sa propre vie, sa propre souffrance. C’est ainsi que m’est venue l’idée de cette femme qui part à la recherche de son collier perdu dans une ville ravagée. La juxtaposition de la douleur apparemment dérisoire d’Hélène et du malheur immense engendré par la guerre, l’exil, l’exclusion, la mort me semblait périlleuse, voire même scandaleuse. J’ai suivi cette intuition malgré tout, parce que c’était la seule démarche qui avait un sens à mes yeux. Deux ans plus tard, mon émoi a été d’autant plus grand lorsque j’ai vu, sur une scène de Beyrouth, des acteurs libanais, syriens et palestiniens prendre à leur compte ma parole d’étrangère et lorsque j’ai senti l’accueil vibrant que lui faisait le public libanais. La pièce arrive aujourd’hui à Montréal, pour mon plus grand bonheur, et c’est avec une émotion particulière que je la verrai ici. Parce que c’est Martin Faucher, mon complice, qui la met en scène. Parce que c’est le Théâtre d’Aujourd’hui qui la produit (et qui m’accueille pour la troisième fois). Parce que c’est chez moi.

Je remercie de tout mon coeur Jacques Vézina et toute l’équipe du Théâtre d’Aujourd’hui qui n’ont épargné aucun effort pour que ce spectacle puisse exister malgré les incidents de parcours. Je remercie Martin Faucher, pour son engagement indéfectible, je remercie Diane Lavallée, Agoumi ainsi que tous les concepteurs pour leur ferveur et leur générosité.

Carole Fréchette

Ailleurs

Là où les certitudes ne tiennent plus

Une ville, une femme

Une errance, un périple

Se perdre corps et âme afin de mieux se retrouver

Mais retrouver quoi ?

Le bonheur de l’instant présent, peut-être

La simplicité du pas en avant, sûrement

Vivre pleinement

Au cœur du dédale de nos vies

Le chaos, le noué, l’insondable

Ce qui semble tout d’abord totalement opaque

N’est finalement que la nuit précédant le jour

Sous le noir, se cache l’azur

Dans l’ailleurs peut se trouver sa demeure 

Martin Faucher

« …parvient à provoquer sourires et larmes de même qu’à entraîner, dans le public, de la compassion… »

Le Devoir

« … survient un moment de magie qui surprend, étonne, ravie. »

Desautels, SRC

« … enfin une thématique qu’on entend pas et ne voit pas souvent . »

Aux Arts etc., SRC

« … nous transportent à l’autre bout du monde. Un dépaysement réussi. »

La Presse

• Lauréat — Prix Sony-Labou-Tansi 2004