Chrysanthème
Eugene Lion
Traduction de Chrysanthemum, une création du Théâtre d’Aujourd’hui
Salle principale
28 février au 27 mars 1997
Traduction et mise en scène
Est-il fou de vouloir sauver le monde ? Zachary Allister croit pouvoir le faire. Voyage du côté du miroir qui réfléchit davantage, odyssée baroque d’une âme tourmentée en quête de justice, galerie de truands raffinés, de desperados japonais et de paranoïaques lucides, Chrysanthème est un cauchemar farfelu.
Interprétation
Mot de l’auteur
La démence millénariste nous frappe une fois tous les mille ans, trouble de l’esprit pardonnable pour cause de rareté. Mais notre appétit pour l’adversaire est une folie quotidienne et inexcusable car elle finit trop de fois par un bain de sang.
Peu d’aberrations mentales sont plus honorées que cet amour du mépris, puisqu’il cautionne toute espèce de belligérant, du parlementaire à l’athlète. Les tueurs en série, employés comme patriotes, font tout spécialement bonne figure dans les guerres à la défense de Dieu et du pays. En temps de paix, élevés au rang de politiciens et de bureaucrates, ces meurtriers assoient leur promotion personnelle sur la misanthropie civique, c’est-à-dire étriper les pauvres et les déshérités.
Et malheur à qui est sans ennemi. Qu’en est-il de nous, gens de ce pays, maintenant que la guerre froide est terminée ? Si les méchants ont perdu, les mauvais ont gagné. Nous sommes dégoutés par les vaincus, compromis avec les vainqueurs et mal à l’aise avec le butin. Nous figurons parmi les oligarques et les prospères. Tout est mesuré à l’aune du profit ; quant au reste, c’est chacun pour soi.
Et puis, tant de fiables sombres vilains ont subi le même sort que l’Union soviétique : Khomeiny est mort, Noriega est derrière les barreaux, Khadafi n’intéresse plus personne, Idi Amin Dada est en exil et un embargo isole Saddam Hussein au creux du Golfe persique. Alors, quel est donc ce nouvel empire du mal sur lequel nous, Canadiens, pourrions jeter notre dévolu afin de nous distraire de nos abdications ? Le fanatisme islamique ? L’hégémonie asiatique ? Bientôt, bientôt ! En attendant, sus aux démons les plus proches — comme ces voisins fidèles à une autre culture. Chrysanthème se veut une répudiation de nos automatismes antagonistes, l’affirmation qu’une action empathique est toujours la voie la plus sage, la plus saine, que dans ce monde fou et belliqueux, nos vertueux dirigeants sont, encore et toujours, les vrais désaxés.
Mais à refuser « l’ennemi », on court le risque de devenir inoffensif. Et combien d’entre nous, quoique sains d’esprit (l’auteur maboul de ces lignes inclus), choisissent de se désarmer ?
Eugene Lion
Mot du metteur en scène-traducteur
Faut-il toujours monter Ruy Blas pour parler de la corruption politique ? Faut-il toujours monter Mère Courage pour parler des effets dévastateurs de la guerre ? Faut-il toujours monter Phèdre pour parler de la passion contrariée ?
Est-il vrai que « plus ça change plus c’est pareil » ?
Si c’est vrai, d’où vient la nécessité d’oeuvres nouvelles ?
Qu’est-ce que la nouveauté ?
L’originalité ? L’actualité ? La bizarrerie ?
Que faut-il attendre pour monter une oeuvre nouvelle ?
Et faut-il la monter une première fois ?
Qu’est-ce qu’elle veut dire, cette oeuvre nouvelle ?
Comment « le » dit-elle ? Qu’est-ce qui compte le plus : ce qui est dit ou comment c’est dit ? Quoi comprendre ? Comment comprendre ? Et est-ce que ça se pose dans ces termes-là : comprendre ou ne pas comprendre ?
Qu’est-ce que le public attend d’une oeuvre nouvelle ?
Qu’est-ce que l’oeuvre nouvelle attend de son public ?
Qu’est-ce qui pousse des comédiens, des concepteurs à s’engager dans une démarche qui pose tant de questions et offre si peu de compensations matérielles ?
Est-ce une folie ?
Qu’est-ce que la folie ?
Guy Beausoleil
Actualités
Livres
14 juillet 2016
Chrysanthème
Eugene Lion
Dramaturges Éditeurs
Équipe de création
Assistance à la mise en scène et régie
Scénographie et éclairages
Costumes
Conception sonore
Mouvement
Maquillages
Perruques
38
38 auteurs
Salle principale
17 au 21 septembre 1996
Jusqu’au Colorado
Jérôme Labbé
Salle principale
4 au 31 octobre 1996
Soleil noir
Production de Danse-Théâtre
Salle principale
21 novembre au 1er décembre 1996
Grand hôtel des étrangers
Michel Lemieux et Victor Pilon
Salle principale
12 au 21 décembre 1996
Si j’avais la seule possession dessus le jugement dernier
Erik Charpentier
Salle principale
17 janvier au 13 février 1997
À quand l’apocalypse
Collectif d’auteurs et d’autrices
Salle Jean-Claude-Germain
29 avril au 10 mai 1997
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