Le temps d’une vie

Une chronique sur le mode in-time

Axée sur le personnage et le destin tout simple de Rosanna Guillemette, Le temps d’une vie a été conçu comme une chronique sur le mode in-time : celle d’une femme, petite fille d’un colon de la région de Québec qui, du début du siècle aux années 70, parcourt sans grands drames ni tragédies le chemin qui des trente arpents paternels, mène à la grande solitude de la ville. Tissée dans l’étoffe d’un arrière-pays où l’essentiel s’exprime plus souvent qu’autrement dans l’au-delà des mots, Rosanne Guillemette fait dans Le temps d’une vie le bilan d’une existence entièrement soumise à l’ordinaire quotidien, privilégiant les moments, tantôt pénibles, tantôt heureux, que lui ont procurés les hommes de sa vie : son père, son frère, son mari, son survenant et son fils. Témoin d’une époque où le temps avait encore le temps de passer, Rosanna Guillemette ne peut y trouver qu’une raison de plus pour se demander qu’il n’a pas été irrémédiablement perdu.

À LA CRÉATION EN 1975

« Soirée de théâtre remarquable […] à cause du texte de Lepage, et de l’habile mise en scène d’André Pagé, mais également à cause du décor très sobre de Chantal Pépin et surtout de la distribution dont le calibre est de premier ordre. Pierre Lebeau, Roger Blay, Guy Nadon et Gilbert Lepage sont tous chacun à leur façon, à la hauteur des situations et des rôles qui leur sont échus. Cependant, ils ne sauraient faire oublier la performance splendide de Muriel Dutil qui, dans les différentes étapes de sa vie de Rosanna Guillemette joue avec une justesse, un naturel et une conviction fantastique. »
Martial Dassylva, La Presse

« Depuis jeudi au Théâtre d’Aujourd’hui, on a l’impression d’être devant un grand livre d’histoires qui se déplie avec d’infinies précautions. Le récit touche grâce à son intensité. Pourtant, il ne comporte ni gestes d’éclats, ni grands sparages théâtraux ; rien d’autre que la profondeur d’une vie banale. La magie du verbe, l’excellence du jeu des comédiens nous font suivre avec intérêt l’évolution de Rosanna Guillemette, de sa naissance à sa mort. »
Adrien Gruslin, Le Devoir

« Une mise en scène originale et un jeu fantastique de la part des acteurs (en particulier l’interprétation du rôle de Rosanna par Muriel Dutil) font que l’on ne se retourne pas souvent sur notre banc durant 2 heures. »
Jean Favreau, Le Polyscope

« Director André Pagé has educed splendid performances from the cast of five, particularly Muriel Dutil in the central role of the courageous, stubbornly determined mother. »
Lawrence Sabbath, The Montreal Star

« Un excellent départ de saison pour le Théâtre d’Aujourd’hui, une troupe qui s’arrange toujours pour nous présenter avec des moyens limités des pièces dont le souffle est surprenant voir singulier. »
Actualités Octobre

« Le temps d’une vie de Roland Lepage donne tout ce que le bon théâtre peut donner. »
Michelle Talbot, Dimanche-matin

« Dans le rôle de Rosanna, Muriel Dutil réussit une performance à couper le souffle. Elle est tout à fait extraordinaire. […] De toute façon, tous les comédiens du Temps d’une vie excellent. Roland Lepage a de quoi se réjouir. Rarement un texte dramatique n’a été aussi bien servi à la fois par les interprètes, le metteur en scène et l’éclairagistes. »
Pierre Vallières

À LA REPRISE PENDANT LE FESTIVAL D’AVIGNON EN 1977

« Nous ne pouvons pas échapper à l’attraction de Rosanna, la femme-servante, à l’attraction d’une actrice étonnante, Murielle Dutil. Tout le spectacle repose sur elle, sur l’intelligence de son regard, l’humour de son sourire, la douceur de ses gestes, les crispartions de son corps. […] Elle possède la classe et le pouvoir des grandes stars, ces monstres capables de créer leur vérité, la vérité, dans n’importe quelle situation et on y croit. »
Colette Godard, Le Monde

« Nous avons vécu un grand moment de théâtre. »
Pierre Paret, La Marseillaise 

« Déjà ce seul rassemblement accorde au spectacle de Roland Lepage la puissance inexplicable de ces oeuvres qui ont su emprisonner le temps dans leurs mailles, et s’en servent comme d’un miroir où pour jamais, s’est incrustée notre image. »
P. de Rosbo, Le quotidien de Paris