Provincetown Playhouse, juillet 1919, j’avais 19 ans
de Normand Chaurette
Une production Le Pont Bridge, en codiffusion avec le Théâtre d’Aujourd’hui
Salle principale
13 au 31 janvier 2009
1 h 15 sans entracte
Texte
Mise en scène, mise en espace et vidéo
Charles Charles 38, interné dans un asile de Chicago, joue et rejoue les scènes tragiques de la nuit du 19 juillet 1919, soir de l’unique représentation du Théâtre de l’immolation de la beauté au Provincetown Playhouse. Un enfant y a été tué de 19 coups de couteau. Un thriller théâtral où miroirs et vidéo fragmentent et distorsionnent le récit pour livrer un cauchemar ludique et éclaté, un dérapage à la David Lynch.
Cette production de Provincetown Playhouse, juillet 1919, j’avais 19 ans a été créée et présentée au Hors-Bord en avril 2003 puis a été reprise au Mois Multi en février 2004 et au 1er Festival international de théâtre de Montevideo en Uruguay en 2005. Lors de cet évènement, ce spectacle a été finaliste dans la catégorie Meilleur spectacle étranger pour le Prix Florencio Sanchez décerné par l’Asociación de Críticos Teatrales del Uruguay.
Dans une scénographie en fragments de miroirs se révèlent peu à peu les morceaux d’une œuvre magnifiquement ficelée par l’écriture de Normand Chaurette. Fidèle à son approche multidisciplinaire, Carole Nadeau, pour ce Provincetown Playhouse, joue avec les codes du thriller, s’en amuse, en proposant un jeu de réalités et de reflets avec, en fond de toile, une américanité dans le rythme et les images.
Extraits de critiques
« L’effet Nadeau rend Chaurette méconnaissable : ce qui est sans doute le plus beau compliment à faire à un metteur en scène. Car personne d’autre n’aurait pu appréhender ce drame comme elle l’a fait. Avec pour résultat qu’elle en révèle essentiellement la part de monstruosité et de folie, ensevelie sous l’innocente beauté des jeux formels. »
Hervé Guay, Le Devoir
« Provincetown Playhouse est un spectacle disjoncté, inventif, éclaté, thriller, bédé et collage, revisité par Carole Nadeau, il est en effet méconnaissable. Provincetown Playhouse est à voir. À revoir. Ou à recevoir. »
Anne-Marie Cloutier, La Presse
« C’est du David Lynch, presque. Il y a des apparitions, des figures qui se superposent, ça devient absolument fascinant. C’est une heure vingt de magie scénique. Je pèse mes mots. On appelle ça un tempérament de metteur en scène. »
Robert Lévesque, Radio-Canada
Mot de l’auteur
Carole Nadeau a plongé tête la première dans l’essence même de ce qui est, pour un auteur, l’âme de son texte. Une pièce écrite il y a trente ans, qui a eu son lot d’exégèses, et qui m’est apparue soudainement dans toute sa nudité, comme si jamais auparavant on n’avait parlé de sa cruauté et de l’horreur qu’elle contient. Une noirceur maquillée sous un vêtement romantique que cette metteure en scène a su montrer comme on montre sur Internet des massacres entre skinhead, ados, punks et policiers. Je sais que ces comparaisons sont également bruyantes mais encore faut-il réussir un acte fou pour qu’elles soient réussies.
Et cet acte de mise en scène trouve ici une origine inexpliquée, il faut aller loin dans le délire, regarder ce qui fait peur, interroger le manque, comme avec un exacto. En fait, Carole Nadeau est une amoureuse. Et l’amour n’a que faire du respect ou de l’irrespect, il va droit à la blessure essentielle.
Normand Chaurette
Mot de la metteure en scène
C’est avec un grand plaisir que j’ai accepté l’invitation de Marie-Thérèse Fortin de participer à la programmation du quarantième anniversaire du Théâtre d’Aujourd’hui. Je profite de ces quelques lignes pour la remercier chaleureusement. D’autant plus que Le Pont Bridge célèbre cette année son quinzième anniversaire. Provincetown Playhouse représente un moment phare de notre parcours ; il est heureux que ce soit cette production que nous célébrions et revisitions pour ce double anniversaire. Cette œuvre de Normand Chaurette, magnifiquement ficelée, est pour moi l’une des propositions les plus fascinantes de notre dramaturgie. Elle renverse par sa qualité littéraire, par ses multiples niveaux de lecture, par la profondeur de ses enjeux, par sa structure fragmentée et pourtant inéluctable, par sa capacité d’humour et d’horreur, par sa finesse, par son intelligence, par ses possibilités infinies de jeux.
Je veux aussi profiter de cet espace pour souligner et remercier du fond du cœur toute l’équipe d’avoir joué le jeu avec autant de générosité et de bonheur. Une production comme celle-ci requiert un grand niveau d’exigence, de précision et d’ouverture de chacun des intervenants. C’est avec reconnaissance que je pense à chacune des étapes de ce Provincetown Playhouse.
Jouer au thriller, comme les enfants jouent à la guerre, à la princesse ou aux cowboys… C’est en riant malicieusement que nous avons créé ce spectacle, sans soupçonner qu’il en resterait une gravité, comme un gouffre qui s’ouvre sous le plaisir du jeu. Un gouffre touffu et complexe… la cruauté de l’amour, la fragilité de l’âme, l’impossible pureté de l’être, la difficulté de créer, la supercherie du théâtre, la folie comme une question perpétuelle… ce texte, c’est un arbre qui dévoile la forêt, c’est une vague qui nous indique la mer.
Carole Nadeau
Le Pont Bridge
Fondé en septembre 1993, Le Pont Bridge est une cellule de création multidisciplinaire. À l’affût de la technologie, et misant sur une approche ludique, artisanale et inventive, Le Pont Bridge crée des fables urbaines qui agissent sur les sens et la perception du spectateur. À la jonction du théâtre, de l’installation et de la vidéo, on y explore l’interrelation entre la parole, le corps, l’espace et l’image.
THÉÂTROGRAPHIE
- Frank Ketchup (2007)
- Les Bonobos (2005)
- Le Contrat (2004)
- Provincetown Playhouse, juillet 1919, j’avais 19 ans (2003)
- MeMyLee Miller, portrait bidule d’une femme photographe (2000)
- 109 rue De Quincey (1999)
- La peau des yeux (1997)
- Conte pour l’œil avide (1994)
- Rouge (1993)
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Équipe de création
Éclairages
Conception sonore et régie son
Assistance à la mise en scène
Régie vidéo et des éclairages
Glouglou
Louis-Dominique Lavigne
Salle Jean-Claude-Germain
27 décembre 2007 au 30 décembre 2010
Seuls
de Wajdi Mouawad
Salle principale
9 septembre au 4 octobre 2008
Bob
de René-Daniel Dubois
Salle principale
28 octobre au 30 novembre 2008
Léon le nul
de Francis Monty
En tournée
8 novembre 2008 au 23 mai 2009
Jam Pack
de Marcelle Dubois
Salle Jean-Claude-Germain
25 novembre au 13 décembre 2008
Assoiffés
de Wajdi Mouawad
Salle principale
9 au 20 décembre 2008
Pur chaos du désir
de Gilbert Turp
Salle Jean-Claude-Germain
12 au 30 janvier 2009
Anky ou La fuite
de Christian Lapointe
Salle Jean-Claude-Germain
10 au 28 février 2009
Le psychomaton
d’Anne-Marie Olivier
Salle principale
17 février au 7 mars 2009
Hôtel Pacifique
de Fanny Britt
Salle Jean-Claude-Germain
10 au 28 mars 2009
Le bruit des os qui craquent
de Suzanne Lebeau
Salle principale
31 mars 2009 au 28 mars 2012
My Name is Jean-Paul
D’après l’oeuvre de Jean-Paul Daoust
Salle Jean-Claude-Germain
16 avril au 9 mai 2009
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