Simon a toujours aimé danser
de Simon Boulerice
une production d’Abat-Jour Théâtre, en résidence à la salle Jean-Claude-Germain
Salle Jean-Claude-Germain
11 au 29 janvier 2010
1 h 10 sans entracte
Texte et interprétation
Mise en scène
Le petit Simon veut chanter, mais il n’a pas la voix adéquate ; le petit Simon veut danser, mais on l’a inscrit dans une ligue de hockey. En suivant le parcours intérieur de cet enfant ayant grandi un peu mal, prédestiné pourtant au succès, on nous parle de l’importance de persister dans notre plus grand travail d’homme : nous trouver beau. Trouver ce qui nous distingue des autres. Simon a toujours aimé danser dresse un pont entre les nobélisés de littérature et les films guimauves de Walt Disney, entre la musique de discothèque et celle de la religion, entre un adulte riant de lui-même et son enfance de déceptions. Ici, Mozart et Nijinski côtoient Whitney Houston et Susan Sarandon. Et un petit garçon, dans tout ça, qui tente éperdument de se démarquer.
Texte et interprétation
Extraits de critiques
« Autant de grâce, de beauté et d’émotion que le musical Billy Elliot. Simon Boulerice nous entraîne dès la première scène dans son univers enchanté. Aussi à l’aise dans la danse que dans le burlesque, il est aussi capable de nous faire pleurer. Cet artiste de 27 ans, déjà très productif, semble exceller dans tout ce qu’il touche. C’est mon premier coup de cœur de la décennie. Et un gros ! »
Luc Boulanger, Le Devoir
« Un solo autofictionnel savoureux. L’espace est investi avec fougue par Boulerice qui témoigne d’un incroyable talent de danseur, d’écrivain et d’interprète. Le cœur léger et le sourire aux lèvres, les spectateurs sont ravis au bout de l’heure et quart du solo qui porte à réfléchir sur la nécessité de s’accrocher à ses passions de petit garçon et de petite fille. Simon Boulerice, à ne pas perdre de vue dans les prochaines années, offre avec une sincère simplicité, un moment doucement sucré. »
Andrée-Anne Brunet, Scène à scène
« Simon a toujours aimé danser, c’est Simon, autant l’auteur que le personnage, qui nous ouvre bien grandes les portes de son armoire à émotions et à souvenirs. La musique liturgique nous accompagne également dans l’exploration de ce petit monde, plaisant à découvrir et à déguster. Le texte est particulièrement riche en belles images. Le jeune auteur crée habilement des liens entre les goûts culturels très éclectiques de Simon, ses rêves et son existence. Boulerice a par ailleurs maintes fois prouvé ses talents en écriture, que ce soit à travers la verve très aiguisée des trois protagonistes de Qu’est-ce qui reste de Marie-Stella ? ou grâce au ton tragicomique de son narrateur des Jérémiades. »
Daphné Bathalon, MonThéâtre.qc.ca
« J’ai hâte de voir sa prochaine pièce. Je souhaite à Boulerice d’avoir le même destin que Mouawad. »
Georges Nicholson, Je l’ai vu à la radio
« Des numéros de danse franchement réussis. La mise en scène de Sarah Berthiaume est vive. »
Jean Siag, La Presse
« Simon Boulerice livre un monologue sur la beauté, le talent, les passions et les blessures artistiques d’un enfant devenu jeune homme. Drôle et terriblement émouvant. »
Daphné Angiolini, Voir
« Un texte très humain, rafraîchissant, authentique, porté avec naturel par Simon Boulerice qui possède une belle diction, la profondeur de l’authenticité, et un ton très évocateur : dans l’humilité dénudée du vrai, du témoignage dans la survivance de ce qui nous unie a la vie, de la flamme, de ce qui bat, là en nous : le cœur ! Bravo !»
Yves Rousseau, Le Quatrième
« Ludique, donné avec quelques accessoires, des dessins et des écritures à la craie, le spectacle … recèle de belles qualités de poésie et d’émotion. »
Jean St-Hilaire, Le Soleil
Mot de l’auteur
J’ai toujours trouvé ma vie banale. Elle m’a toujours semblé indigne de biographie.
J’ai toujours cru que je menais une vie qu’il fallait romancer. Une vie calme et plate, qui ne demandait qu’à être magnifiée, qu’à être salie. Une vie qui appelait la fiction, en somme.
J’ai découvert l’autofiction alors que j’étudiais la littérature. Tout de suite, j’ai été fasciné par cette stratégie d’ambiguïté utilisée par leur narrateur. Fasciné par la part de fiction dans le vrai, le faux dans le réel. J’ai dévoré les autofictions de Violette Leduc, Coetze, Duras, Colette, Guibert, Sarraute, Cusset… Tous se livraient en pâture aux lecteurs-voyeurs. Des lecteurs incapables d’isoler le vrai du faux.
L’envie m’est venue de transposer le genre au théâtre, de créer une autofiction théâtrale. J’ai prêté mon prénom au héros de mon histoire, j’ai puisé à même mon passé quelques évènements marquants, les ai modelés, remodelés, triturés, repeints et mille fois pétris. Ma vie banale est devenue plus théâtrale.
Un exemple ? Un jour, dans ma vraie vie à moi, j’ai perdu la foi. Platement, et tout bonnement. Dieu ne m’aidait pas. Il me mettait des bâtons dans les roues. Pas pour me rendre plus fort. Juste pour rire de moi. Alors, je me suis vengé en brisant notre relation. J’ai cassé avec Dieu. Dans Simon a toujours aimé danser, la perte de la foi en Dieu devient plus grande que nature : un gamin, Simon, douze ans, membre de la chorale paroissiale, cherche à amadouer l’assistance pieuse par sa jolie voix de petit castrat. Seulement, voilà : en plein cœur de son solo chanté, la voix flanche. Il mue, live, devant Dieu. À cause de Dieu. C’est Dieu qui veut rire de lui.
Simon a toujours aimé danser, c’est donc la fausse vie de Simon. Une vie païenne et débanalisée, faite d’amours, de déceptions et de pas de danse en solo.
Simon Boulerice
Abat-Jour Théâtre
Abat-Jour Théâtre (AJT) est une jeune compagnie formée de comédiens issus de la formation en interprétation théâtrale à l’Option Théâtre du collège Lionel-Groulx, cuvée 2007. La visée artistique de ce regroupement est de réaliser des créations qui allient la poésie et culture populaire en servant de lieu de rencontres aux contrastes théâtraux. D’imbriquer la poésie et la finesse là où elles ne se trouvent pas spontanément.
Depuis sa fondation en 2004, dans une petite cuisine de la rue Turgeon, à Ste-Thérèse, Abat-Jour Théâtre s’illustre comme compagnie émergente sur la scène de la relève montréalaise. Composée à l’origine de Simon Boulerice, Sarah Berthiaume, Joëlle Paré-Beaulieu et Maxime Laurin, la compagnie accueillera, après le départ de Maxime, Tania Perno Viau, à la direction de production et Maxime Clermont-Michaud, à la direction technique.
THÉÂTROGRAPHIE
- Villes mortes de Sarah Berthiaume
- Martine à la plage de Simon Boulerice
- Simon a toujours aimé danser de Simon Boulerice
- Qu’est-ce qui reste de Marie-Stella ? de Simon Boulerice
- Les filles d’Agamemnon de Simon Boulerice
- La condition triviale de Simon Boulerice
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