De l’impossible retour de Léontine en brassière
Collectif d’auteurs
Une création du Groupe de poésie moderne
Salle Jean-Claude-Germain
13 octobre 2009 au 26 mars 2011
1 h 20 sans entracte
Une actrice est congédiée parce qu’elle est trop vieille pour jouer Léontine en brassière dans un théâtre documentaire sur Paul-Émile Borduas et l’art pictural au Canada français.
Dans une suite de courts textes désopilants, le spectacle raconte la vengeance de cette comédienne, tout en revisitant l’histoire de Paul-Émile Borduas, mais aussi celle du Canada, depuis Jacques Cartier jusqu’à aujourd’hui.
Mot de Benoît Paiement
Un grand plaisir pour moi en création est le moment où mes textes sont entendus pour une première fois en lecture. Autour de la table, j’entends surgir de la bouche des interprètes une réalité souvent insoupçonnée dans les mots que j’ai écrits. Cela donne lieu à des délires parfois, à des dérapes, des déraillements ou fous rires, divagations inventives… Les interprètes prennent une part active à l’écriture. Les textes ont à ce stade un potentiel énorme, ils sont une matière élastique comme de la pâte à pétrir.
Pour De l’impossible retour de Léontine en brassière, nous avions au départ une série de textes sur l’art pictural à laquelle est venue se juxtaposer l’histoire d’une actrice vieillissante, Félixe Ross, rendue trop âgée pour jouer dans un théâtre documentaire sur Paul-Émile Borduas(se) et l’art pictural au Canada français. Le metteur en scène a fait s’interpénétrer les deux trames, celle de Borduas et celle de Félixe, en faisant apparaître des liens entre les deux, de même qu’entre la quête de Borduas-peintre et la nôtre, intervenants du théâtre contemporain.
À partir des soixante-deux textes composant la trame de Léontine en brassière, bien des dérapages étaient possibles : l’apparition de personnages comme le général de Gaulle par exemple, ou Jacques Cartier lui adressant une lettre dans laquelle il dit avoir inventorié collines ou promontoires, aperçus dans le cours de ses voyages, pouvant servir de tribunes au général pour prononcer des discours propres à enflammer le besoin de liberté des peuples (peuples de neuf provinces canadiennes s’entend, exception faite bien entendu du Québec!… ) Léontine joue donc sur le loufoque et l’inattendu et n’est aucunement un commentaire politique ou une revue de l’Histoire ! Tant s’en faut ! Léontine est un prétexte pour monter en scène : mots orchestrés, rythmés, inventés, tordus, conjugués, déconstruits, recousus, réarrangés, phrases resyntaxées, etc. Ce plaisir de dire a toujours animé le Groupe de poésie moderne depuis ses débuts il y a 16 ans, il nous précède comme une figure de proue, sorte de machine à performer des textes sonores, farfelus et bizarres, flottant sur la mer du langage avec le vent dans les voiles.
Nous avons eu infiniment de plaisir à monter De l’impossible retour de Léontine en brassière … Je souhaite ce soir que vous partagiez ce plaisir et nos heures d’hilarité.
— Benoît Paiement
Mot de Bernard Dion
Un parcours intrinsèque de l’individualisme
D’aucuns prétendent que le travail de l’auteur en est un d’introspection où se lie une sensibilité exacerbée à une mythique inspiration musesque. C’est de la confiture de fouitre ! Soyons clair : écrire est un acte sportif qui trouve sa réalisation dans les postures extrêmes qu’adopte, en écrivant, l’auteur. La qualité de l’oeuvre est alors proportionnelle à la puissance de ses courbatures et à la profondeur de son endolorissement. Il en va de même pour le spectateur. La qualité de son spectaçia augmente au fur et à mesure de l’avancement de l’oeuvre qu’il spectate. Il doit en sortir, rompu mais repu, avec le sentiment du travail accompli. Ce sentiment, il se le sera lui-même procuré par le biais d’une participation particulière à la création de l’oeuvre à laquelle il a assisté. Le temps de l’apathie crasse est révolu. Auteur et spectateur se doivent ensemble d’accomplir l’exploit qu’est l’oeuvre. Le théâtre, quant à lui, ne sera plus, alors, que le territoire de cet exploit.
— Bernard Dion
Groupe de poésie moderne
Le Groupe de poésie moderne (Gpm) a été fondé en janvier 1993 par ses deux auteurs, Bernard Dion et Benoît Paiement, comme groupe de lecture de textes performatifs originaux. Avec l’arrivée du metteur en scène Robert Reid l’année suivante, le Gpm est devenu une compagnie de théâtre. Le mandat qu’il s’est donné reste le même : crééer des spectacles de théâtre à partir de courts textes originaux et les jouer devant un public le plus large possible, à Montréal et en province…
Le Gpm a développé une forme scénique particulière : textes rythmés avec déplacements chorégraphiés, rapides, lestes, ne laissant que peu de temps au spectateur pour se remettre en selle d’une saynète à l’autre ; dans ces saynètes, le rendu est vif, précis, et exige des interprètes beaucoup de rigueur et une excellente préparation.
On a souvent décrit les spectacles du Gpm comme des « performances d’acteurs » : l’auditeur est tenu en déséquilibre ; ne sachant jamais trop sur quel pied danser, il oscille entre la dérision, le loufoque et l’inattendu des situations, et la contemplation d’un travail d’horloger où tout est réglé au quart de tour. La scénographie et la mise en scène doivent appuyer une réalité qui n’est pas celle de la vie-de-tous-les-jours dans un monde ordinaire, mais celle d’un univers en constante mutation où apparaissent et disparaissent des personnages et où tout est sans cesse à refaire, à récrire.
Le principal objectif du Gpm a toujours été « le plaisir de dire » afin de faire « accéder l’auditoire à la condition, au statut, à l’état, d’auditoire content ».
THÉÂTROGRAPHIE
- De l’impossible retour de Léontine en brassière (2009)
- Le Voyage d’Amundsen (2005)
- Le Boson de Higgs (2002)
- La Centième fois du silence (2000)
- Un Inutilitaire (1999)
- Le Principe (1995)
- Imrajrinrez-vrous (1993)
« Ludique, festive, diablement intelligente, pleine de dérision et toujours bondissante, la représentation détonne joyeusement dans l’actuel paysage théâtral montréalais. […] En s’interrogeant avec humour et persistance sur les rouages de la création, la pratique des automatistes tout autant que la sienne, le Groupe de poésie moderne offre une vivifiante fresque historico-picturale à grand déploiement, une œuvre à laquelle on ne saurait trop vous recommander de vous exposer. »
Critiques
22 octobre 2009
« Encore une fois, cette troupe unique et inclassable frappe fort. Car elle nous montre que le plaisir de dire, de jouer, donc de représenter les mots et leurs sens reste au cœur de l’acte théâtral. […] Une production folle, bizarre et énergisante ! Qui mérite amplement le déplacement. »
Critiques
18 octobre 2009
« Admirablement rendue par les quatre acteurs, qui brillent par leur présence et par la parfaite maîtrise du texte, De l’impossible retour de Léontine en brassière nous amène de surprise en surprise, avec beaucoup d’habileté et d’humour. »
Critiques
16 octobre 2009
« L’équipe de comédiens est tout simplement incroyable, jubilatoire. Fraternel, communal, soudé, rythmé au quart de tour, du bonbon, un délicieux festin d’art et de bel esprit. »
Critiques
15 octobre 2009
Équipe de création
Scénographie
Costumes
Lumière
Collaboration aux conceptions
Régie générale
Glouglou
Louis-Dominique Lavigne
Salle Jean-Claude-Germain
27 décembre 2007 au 30 décembre 2010
Un suaire en saran wrap
Manon Lussier
Salle Jean-Claude-Germain
14 septembre au 2 octobre 2009
Caravansérail
Robert Claing
Salle principale
15 septembre au 10 octobre 2009
Tout est encore possible
Lise Vaillancourt
Salle principale
3 au 21 novembre 2009
Romances et karaoké
Francis Monty
Salle principale
1er au 12 décembre 2009
Simon a toujours aimé danser
Simon Boulerice
Salle Jean-Claude-Germain
11 au 29 janvier 2010
La liste
Jennifer Tremblay
Salle principale
12 janvier 2010 au 31 mars 2012
Les essais, d’après Montaigne
Loup Bleu et Michel Tanner
Salle principale
16 février au 6 mars 2010
Belles-sœurs
Michel Tremblay, René Richard Cyr et Daniel Bélanger
Salle principale
29 mars 2010 au 1er décembre 2012
Trans(e)
Christian Lapointe
Salle Jean-Claude-Germain
6 au 10 avril 2010
Enquête sur le pire
Fanny Britt
Salle Jean-Claude-Germain
20 avril au 8 mai 2010
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