Visage retrouvé
de Wajdi Mouawad
Une création du Théâtre d’Aujourd’hui
Salle principale
17 janvier au 11 février 2006
Texte original
Mise en scène, scénographie et choix des musiques
Wahab, petit garçon, préférant regarder les oiseaux plutôt que de parler, inquiète ses parents, bien qu’il grandisse, semblable en ça à tous les autres. Semblable ? À la fois oui et non. Car si Wahab vieillit et se transforme avec l’âge, le monde aussi, autour de lui, se métamorphose. En premier lieu, comme si son origine disparaissait, c’est le visage de sa mère qui s’envole, le jour de ses quatorze ans, et qui est remplacé par celui d’une femme qu’il ne connait pas. Passer à l’âge adulte n’est pas une chose aisée.
Interprétation
Extraits de critiques
« Un parcours très touchant, très intimiste, qui parfois décolle dans un imaginaire très troublant. »
Catherine Perrin, C’est bien meilleur le matin
« Marc Béland, un comédien exceptionnel, un virtuose, qui a une présence physique indéniable. […] Il est hypnotique, il est magnétique. »
André Ducharme, Desautels
« Marc Béland livre une performance fracassante alors qu’il livre seul sur une scène dépouillée le texte de Wajdi Mouawad. »
Claudia Larochelle, Le Journal de Montréal
Mot de Pierre Lefebvre
Entre la vision et la tache aveugle
À l’âge de quatre ans, Wahab n’a pas encore dit son premier mot. Il préfère regarder les oiseaux. La chose n’est pas aussi innocente qu’elle le semble. La parole, en effet, est un espace commun. Aucune langue ne saurait se développer sans une communauté minimale. En refusant de parler, Wahad refuse surtout de s’inscrire au milieu des siens, de s’arracher à la matrice informelle, innommable, du monde.
Mais malgré toute la beauté des oiseaux, l’intolérable poids du réel fait un jour irruption dans sa trop jeune vie. La guerre est là. Un autobus bondé qui brule l’arrache à tout ce qu’il connait ; jouer au grand guerrier, au héros de l’espace, rire et se battre à coups de pied dans la cour de l’école, sa vie vole soudainement en éclats.
La guerre, pourtant, n’est pas qu’une horreur incompréhensible. La nuit, du haut de ses sept ans, Wahad regarde par la fenêtre l’envoutant spectacle des lueurs des bombes. Maman, si la guerre est si horrible, pourquoi est-elle si belle ? C’est sans aucun doute par cette innocente question que Visage retrouvé nous ramène le plus tragiquement à nous-mêmes. Citoyens d’un pays terriblement en paix, chacun de nous, lors des conflits sanglants qui saccagent le monde, regarde sa télévision comme cet enfant regarde par sa fenêtre.
Brutalement, nous sommes soudain des enfants qui ne savent pas, qui ne peuvent pas savoir, ce que peut être l’horreur. Wahab s’engage alors, avec toute sa famille, sur le chemin de l’exil. Il quitte la guerre, son enfance, sa terre et sa langue natales. Il réalisera pourtant qu’on ne quitte jamais le monde, apprenant par-là même que l’être humain est un être de parcours. Jamais complètement en arrêt, il est tout au long de sa vie en direction de sa prochaine incarnation.
Wahab vieillit, mais son rapport au monde demeure toujours ambigu. Ce n’est pas tant son corps qui se révèle que le monde qui l’entoure. Celui-ci se transforme sous ses yeux, se fragmente et devient peu à peu un casse-tête qui perd des morceaux.
Commence alors une étrange excursion, ou un deuxième exil, cette fois non pas à travers le monde, mais bien au cœur du vide situé entre chacun de ses fragments. Cette nouvelle errance n’en est pourtant pas une : Wahab y apprendra que s’insérer au creux des fissures est bien le plus sûr moyen de retrouver ce que l’on a perdu.
Pierre Lefebvre
Mot du metteur en scène
« Est-ce qu’il y a des choses que j’ai hélas oubliées ?
Est-ce qu’il y a des visages qui ne sont plus dans mon visage, dans mon regard ? »
– Elie Wiesel
Un regard.
Un visage. Une vision. Un destin.
Une route. UNE VIE. Un chemin.
UNE HISTOIRE.
Wajdi Mouawad a écrit un roman.
Marie-Louise Leblanc en a fait un récit-monologue.
J’ai senti l’urgence, la nécessité d’en faire raisonner les mots.
J’ai désiré vous entrainer dans les pays (ces territoires intérieurs) traversés par Wahab.
Vous faire parcourir ce trajet. Vous permettre d’entrer dans une géographie onirique, poétique, ludique et mouvante.
J’ai souhaité que des êtres humains, artistes et créateurs, fassent le chemin avec nous.
J’ai rêvé cet espace nu. Cette scène libre, ouverte, vaste. Là où Wahab vivra pour nous.
Je ne vous raconte pas d’histoire, je prépare depuis longtemps la chambre où cet homme-enfant surgira. Pour dire. Pour nommer. POUR NE PAS MOURIR. Pour devenir humain.
Créateur. Il devra tuer la peur pour continuer à vivre. C’est aussi pour ça que l’ART existe. Je crois. VIVRE ne devrait-t-il pas être le but de tout être humain ?
CRÉER de la beauté celui de tout artiste ?
Je crois aussi que l’oeuvre d’art qui parle de la mort c’est de l’art vivant.
Je crois que Wahab deviendra un grand artiste.
JE LE CROIS VRAIMENT.
Marcel Pomerlo
Actualités
« Marc Béland, un comédien exceptionnel, un virtuose, qui a une présence physique indéniable. […] Il est hypnotique, il est magnétique. »
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Visage retrouvé de Wajdi Mouawad : l’affiche
Équipe de création
Adaptation
Assistance à la mise en scène et régie
Costumes et accessoires
Éclairages et assistance à la scénographie
Musique originale
Ma mère chien
de Louise Bombardier
Salle principale
13 septembre au 8 octobre 2005
Filles de guerres lasses
de Dominick Parenteau-Lebeuf
Salle Jean-Claude-Germain
11 au 29 octobre 2005
Les reines
Normand Chaurette
Salle principale
1er au 26 novembre 2005
Homo erectus ou le rituel amoureux de l’homme debout
de Kim Taschereau
Salle Jean-Claude-Germain
8 au 26 novembre 2005
Ubu sur la table
adaptation d’Ubu Roi d’Alfred Jarry en théâtre d’objets
Salle Jean-Claude-Germain
28 novembre 2005
Trois secondes où la Seine n’a pas coulé
de Larry Tremblay
Salle Jean-Claude-Germain
10 au 28 janvier 2006
La chambre d’amis
de Vincent Champoux
Salle Jean-Claude-Germain
2 au 25 février 2006
Encore une fois, si vous permettez
de Michel Tremblay
Salle principale
28 février au 25 mars 2006
Presto
de Marc-André Girard
Salle Jean-Claude-Germain
18 avril au 6 mai 2006
Venise-en-Québec
Olivier Choinière
Salle principale
18 avril au 13 mai 2006
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