Les reines
Normand Chaurette
Une création du théâtre UBU en coproduction avec le Théâtre d’Aujourd’hui, le Théâtre français du Centre national des Arts et le Théâtre du Nord (Lille-Tourcoing)
Salle principale
1er au 26 novembre 2005
Texte
Mise en scène et bande sonore
Londres, janvier 1483. Un climat d’épouvante règne sur le palais. Gloucester s’apprête à assassiner les enfants d’Élisabeth pendant que le roi Édouard agonise. Dans la Tour, les reines vont et viennent, guindées, revêches et blafardes. Leur intuition capte l’imminence de la mort avec une telle acuité que les raisons s’en trouvent ébranlées, les conflits personnels confondus avec les conflits royaux, universels, métaphysiques.
Interprétation
Extraits de critiques
« Béatrice Picard, Christiane Pasquier, Sophie Cattani, Louise Bombardier, Ginette Morin et Louise Laprade savent être fausses en vrai, en représentation (comme sorties de toiles de musée) et dans le concret, des effigies d’hier et des femmes d’aujourd’hui. C’est un tour de force et un tour d’esprit qui procurent un peu banal plaisir de théâtre. »
Gilles Costaz, Les Échos (Paris)
« Les reines […] magistralement ressuscitées par Denis Marleau… »
Ève Dumas, La Presse
« Une redécouverte magnifique. D’autant que le metteur en scène a mis en valeur la dimension ludique de cette œuvre pleine d’étrangeté et d’humour acéré. »
Marie Labrecque, Le Devoir
« Denis Marleau, qui a l’art de déposer les œuvres dans des environnements scéniques magnifiques, réussit encore une fois. »
Dominique Lachance, Le Journal de Montréal
« Si cette pièce de Normand Chaurette est d’inspiration shakespearienne (Richard III), Denis Marleau la fait résonner bien au-delà des ambitions politiques de cette meute. […] Les reines imaginées par Denis Marleau étonneront agréablement par l’imaginaire qu’elles déploient. »
Caroline Barrière, Le Droit (Ottawa)
« La splendeur du texte de Normand Chaurette est indéniable : les jeux de pouvoir, l’hypocrisie et la cruauté […] nous apparaissent dans toute leur inhumaine magnificence. »
François de Montigny, La Rotonde
« Les reines se pavanent et se trémoussent brillamment sur la scène du CNA. »
Natasha Gauthier, Ottawa Citizen
« Un théâtre d’une grande richesse agrémenté d’un décor à l’image de la conscience des chacals qui le hantent. Festin de femmes à la brochette, ironie d’une ère importune, Les reines gave l’estomac du plus taciturne. »
Patrick Voyer, La Revue (Gatineau)
Mot de l’auteur
C’est à elles qu’il faudrait demander un mot, car ce sont elles qui m’ont écrit. Moi c’est Richard, qui n’ai su voir en elles que des monstres faillibles, amputés d’une main, d’une couronne, d’une joie, d’une chevelure. Et même d’une structure. Elles doivent beaucoup de leur matérialité à André Brassard, sans qui elles ne seraient restées que d’injouables lambeaux. J’aurai au moins tâché de leur donner une langue. Pour voir comment ça sonne, quand ça s’insurge, ou quand ça s’attendrit. J’avais une grand-mère excessive. Une langue aussi pour l’idée de faire parler une muette. Au fond, il y a quelque chose qui tient du miracle dans Les reines. Ce soir on les rejoue sous l’oeil de Denis Marleau. Cet autre cyclope qui m’a donné la grâce.
Normand Chaurette
Mot du metteur en scène
Il y a longtemps que je désirais monter Les reines. Dans mes pensées de projets à venir, il occupait une place particulière et persistante. Huit ans après Le passage de l’Indiana et cinq ans après Le petit Köchel, je reviens donc avec bonheur dans le monde de Normand Chaurette.
Le petit Köchel était une pièce à l’architectonie presque parfaite. Le mystère irrésolu des quatre mères putatives musicologues, musiciennes et peut-être actrices immémoriales était alors porté par quatre interprètes, Louise Bombardier, Louise Laprade, Ginette Morin et Christiane Pasquier, qui s’étaient prêtées au jeu avec intensité et grand talent. Encore empreint de cette résonance et désireux de poursuivre et d’approfondir avec elles l’exploration de cet univers, j’ai eu envie de les convoquer de nouveau pour Les reines, qui finalement se sont révélées proches, à maints égards, de ces rituels de mères indignes. À elles se sont jointes Béatrice Picard, que j’ai le plaisir et la chance de rencontrer pour la première fois dans le travail ainsi que Sophie Cattani, une jeune comédienne prometteuse venue d’ailleurs, que j’ai rencontrée lors de l’École des maitres qui se donnait dans trois pays européens l’an dernier.
Si Le petit Köchel exigeait une virtuosité quasi mathématique et une rigueur chorale, Les reines fait appel à une virtuosité du basculement, entre le tragique et le comique, entre le jeu théâtral qui a conscience de lui-même et la vérité qui surgit malgré les personnages. Les comédiennes ont exploré ce chemin qui ne cessait de nous surprendre au fur et à mesure, dans la joie et la générosité. J’ai souhaité aussi travailler de nouveau avec Michel Goulet, qui m’a accompagné dans les deux autres aventures chaurettiennes et dont les « sculptures » scéniques éclairent bien souvent le fonctionnement structurel de ces textes aux multiples parcours, qu’ils soient physiques ou de la pensée. Et pour rêver et habiller ces reines en peinture, qui s’échapperaient du cadre shakespearien, j’ai pensé tout de suite à Daniel Fortin.
Ainsi, ces reines fictionnées, de tous les recommencements et des petits rituels hebdomadaires, annonceront chaque soir leur départ, telle Marguerite d’Anjou, vers un ailleurs fantasmé. Bon voyage au pays de Chaurette.
Denis Marleau
UBU compagnie de création
Fondée en 1982, UBU compagnie de création a pour mission de produire et diffuser les œuvres de ses deux directeurs artistiques, Denis Marleau et Stéphanie Jasmin. À travers leurs créations, ils offrent au public un large éventail de projets scéniques, allant de l’exploration de textes inédits ou du grand répertoire à l’opéra, en passant par l’installation vidéo et le théâtre de l’effigie. Leur approche non hiérarchique des arts vivants, leur passion pour les voix littéraires et l’histoire de l’art, ainsi que leur recherche sur le jeu d’acteur, constituent les fondements de leur démarche théâtrale. Établie à Montréal, UBU, avec sa structure de production flexible et adaptable, jouit d’un rayonnement remarquable. Leurs œuvres ont été applaudies tant au Musée d’art contemporain et au Centre Pompidou qu’au FTA et à Avignon, à Espace Go, à l’Usine C et au CTD’A à Montréal, ainsi qu’au Théâtre de la Cité internationale et à La Colline à Paris.
Centre national des Arts
Le Théâtre français du Centre national des Arts propose à ses spectateurs, francophones et francophiles de tous âges, aux familles et aux écoles, de découvrir les créations audacieuses d’artistes prometteurs ou reconnus provenant du Québec, du Canada et de l’international. Le public du Théâtre français est non seulement assuré de voir un théâtre de qualité, mais aussi de participer à des expériences qui se déploient au-delà des spectacles.
Actualités
Livres
14 juillet 2016
Les reines
Normand Chaurette
Leméac – Actes Sud
« Béatrice Picard, Christiane Pasquier, Sophie Cattani, Louise Bombardier, Ginette Morin et Louise Laprade savent être fausses en vrai, en représentation (comme sorties de toiles de musée) et dans le concret, des effigies d’hier et des femmes d’aujourd’hui. C’est un tour de force et un tour d’esprit qui procurent un peu banal plaisir de théâtre. »
Critiques
9 novembre 2005
Images
31 octobre 2005
Les reines de Normand Chaurette en photos !
Images
31 octobre 2005
Les reines de Normand Chaurette : l’affiche
Équipe de création
Scénographie
Costumes et accessoires
Éclairages
Design sonore
Collaboration artistique et vidéo
Maquillages et coiffures
Coupes
Réalisation perruques
Chapeaux
Régie des éclairages
Régie du son
Régie
Ma mère chien
Louise Bombardier
Salle principale
13 septembre au 8 octobre 2005
Filles de guerres lasses
Dominick Parenteau-Lebeuf
Salle Jean-Claude-Germain
11 au 29 octobre 2005
Homo erectus ou le rituel amoureux de l’homme debout
Kim Taschereau
Salle Jean-Claude-Germain
8 au 26 novembre 2005
Ubu sur la table
adaptation d’Ubu Roi d’Alfred Jarry en théâtre d’objets
Salle Jean-Claude-Germain
28 novembre 2005
Trois secondes où la Seine n’a pas coulé
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10 au 28 janvier 2006
Visage retrouvé
Wajdi Mouawad
Salle principale
17 janvier au 11 février 2006
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Salle Jean-Claude-Germain
2 au 25 février 2006
Encore une fois, si vous permettez
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Salle principale
28 février au 25 mars 2006
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Salle Jean-Claude-Germain
18 avril au 6 mai 2006
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Salle principale
18 avril au 13 mai 2006
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