Cantate de guerre
de Larry Tremblay
Une création du Théâtre d’Aujourd’hui
Salle principale
20 septembre au 15 octobre 2011
environ 1 heure
Texte
Mise en scène
Honneurs
Un père apprend la haine à son fils pour en faire un soldat. Mais le mot soldat a‑t-il encore son sens ici ? Le désir d’éliminer l’autre jusqu’à la détresse, jusqu’à l’épuisement, nous oblige à questionner le sens réel de l’humanité. De quoi est fait l’homme ? Jusqu’où peut-il aller dans sa quête insensée de puissance ? Le fils peut-il encore regarder le père avec amour ?
Interprétation
Extraits de critiques
« Larry Tremblay remporte l’un des paris qu’il s’était lancés en écrivant Cantate de guerre : faire sentir l’intolérance et la violence à travers les mots seulement. Sous la direction habile de Martine Beaulne, ils font naître des images enfouies en nous et frappent de plein fouet. Dans la bouche de Paul Ahmarani, stupéfiant d’humanité dans ce rôle odieux, ils sonnent parfois carrément comme des coups de poing… »
Alexandre Vigneault, La Presse
« C’est une oeuvre puissante, hypnotisante, douloureuse. »
Karyne Lefebvre, Bouillant de culture
« Paul Ahmarani est vraiment extraordinaire. »
Elsa Pépin, Voir
« C’est extrêmement intéressant … c’est rugueux, c’est brutal, ça arrive comme une enfilade de coups de mitraillette. … Très belle mise en scène de Martine Beaulne. Mikhaïl Ahooja est une véritable découverte. »
Annie-Soleil Proteau, C’est bien meilleur le matin
« Avec Cantate de guerre, Larry Tremblay accouche d’un très grand texte théâtral qui parle de la mécanique de la haine : dur, viscéral, et sans compromis. … À la composition incroyablement habitée de Paul Ahmarani, s’ajoute un impeccable travail généreux et fraternel des comédiens formant le chœur. »
Yves Rousseau, LeQuatrième.com
« Avec un vocabulaire qui ne craint pas la laideur et la vulgarité, Larry Tremblay sait faire naître cet état d’urgence sans se complaire dans le pathos. Son écriture sait creuser dans la douleur tout en apportant une réflexion pertinente. Dans son heureuse fusion entre l’émotion et la pensée, elle retrace les contours entre l’engagement et la poésie. … Entièrement masculine, la distribution se révèle d’une grande intensité. La figure paternelle interprétée par Paul Ahmarani surprend par son jeu nuancé alors que le fils donne à Mikhaïl Ahooja de beaux instants de dilemme intérieur. Le quintette porte avec force tout le poids de la sauvagerie et la dureté d’une civilisation estropiée. »
Olivier Dumas, Montheatre.qc.ca
« Ahmarani joue un excellent professeur de guerre pris à son propre piège, déchiré entre la cruauté et la douleur, étranglant son humanité jusqu’à ce qu’elle le submerge. »
Elsa Pépin, Voir
Mot de l’auteur
Nous est un autre
La guerre consiste à se débarrasser de l’autre. Et l’autre consiste à ne pas être moi. Surtout pas moi. Et pourtant… nous sommes tous l’autre pour un autre qui n’est pas nous. La guerre : cercle fait d’aveuglement qui se resserre sur lui-même jusqu’à l’étouffement. Pourquoi la faisons-nous ? Pour de la terre, du pétrole, une idée. Pour rien, finalement, quand ceux qui s’entretuent, vidés et déshumanisés, ont oublié la raison de leur acharnement. La guerre, quand elle se fait ailleurs devient un spectacle pour ceux qui ne la font pas. Pour ceux qui s’enfoncent dans un sentiment d’impuissance ou s’étourdissent dans un sentiment d’indifférence. Mais il y a ceux et celles qui en témoignent au risque de leur vie. C’est la lecture du livre d’Anna Politkovskaïa – Tchétchénie, le déshonneur russe – qui m’a amené à écrire Cantate de guerre et à m’interroger sur les rapports entre la guerre et le théâtre. Un livre dur, cru, qui évite manichéisme et leçon de morale à bon marché.
Comment le théâtre peut-il témoigner des guerres ethniques dont les motivations se perdent dans le bruit de la globalisation ? Comme un journaliste de guerre ? En étant sur le terrain ? En montrant ? En analysant les raisons du conflit ? En témoignant de l’absurdité de la haine ? La scène est le terrain du théâtre. C’est un lieu chaud où la parole mise sur le pouvoir rythmique des mots pour donner aux personnages leur poids de sang et de chair. Sans nommer une guerre, une idéologie, un Dieu, un parti, sans montrer du doigt un uniforme en particulier, Cantate de guerre dénonce l’engrenage de la haine raciale. La frontière entre le monde réglementé du soldat et celui du tortionnaire, du mercenaire, de l’intégriste ou du génocidaire tend à s’effacer dans le contexte actuel où le partage des richesses est de plus en plus inégal. Cantate de guerre porte sur la cruauté de la guerre et sur la transmission de la violence. Un père apprend la haine à son fils pour en faire un soldat. Mais le mot soldat a‑t-il encore son sens ici ? Le désir d’éliminer l’autre jusqu’à la détresse, jusqu’à l’épuisement, nous oblige à remettre en question le sens réel de l’humanité. De quoi est fait l’homme ? Jusqu’où peut-il aller dans sa quête insensée de puissance ? Le fils peut-il encore regarder le père avec amour ?
Larry Tremblay
Mot de la metteure en scène
« Arrache, salaud, l’empreinte de ta main sur ma tête d’enfant »
Cantate de guerre fut, pour moi, dès sa première version un véritable coup de cœur, car la langue poétique et rythmique de Larry Tremblay proposait déjà une musicalité originale pour incarner la violence inhérente à un contexte de guerre. La version actuelle présente une pièce forte et pertinente par son propos tragique, unique par sa langue concise et ciselée, fascinante par son aspect choral, percutante par son actualité.
Larry Tremblay met habilement en scène la culture d’une haine atavique. Un soldat, brisé par une fatigue morale et physique, vit un effondrement. Une nuit de prise et de crise de conscience initiée par la mémoire de son fils qui surgit en présence du fils de l’ennemi. Véritable jeu de miroir qui interroge les fondements de la transmission.
C’est aussi une pièce sur la banalisation du mal, la déshumanisation de l’homme dans notre monde actuel. Ce que l’homme fait à l’homme… Nous recevons les mots de la colère, les sonorités de l’intolérance nichées, depuis des siècles, au tréfonds de la rage. Un lieu où la vie disparaît pendant que l’homme est vivant ou mort-vivant. Nous sommes témoins de l’insoutenable légèreté de la cruauté en temps de guerre, des abus intimes et politiques, du viol des femmes et, par conséquent, de la volonté d’extermination d’une race.
Comme peuple, même éloigné de ces terres minées, a‑t-on une responsabilité face à ces atrocités ?
Le temps est à la réflexion…
Martine Beaulne
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Cantate de guerre
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Découvrez l’affiche de Cantate de guerre
Équipe de création
Assistance à la mise en scène et régie
Dramaturgie
Décor
Costumes
Éclairages
Musique originale
Accessoires
Voix
Maquillages et coiffures
Conseiller au mouvement
Collaborateur au décor
Deux ans de votre vie
de Rébecca Déraspe
Salle Jean-Claude-Germain
16 août au 3 septembre 2011
Princesses
de Catherine Léger
Salle Jean-Claude-Germain
20 septembre au 8 octobre 2011
La chaise
de Claude Paiement et Frédéric Desager
Salle Jean-Claude-Germain
18 octobre au 12 novembre 2011
Contre le temps
de Geneviève Billette
Salle principale
8 novembre au 3 décembre 2011
Le nid vide
de Lise Gionet, Louis-Dominique Lavigne et Monique Rioux
Salle Jean-Claude-Germain
27 décembre 2011 au 30 décembre 2012
L’anatomie du chien
de Pier-Luc Lasalle
Salle Jean-Claude-Germain
10 au 28 janvier 2012
Moi, dans les ruines rouges du siècle
d’Olivier Kemeid
Salle principale
10 janvier 2012 au 21 septembre 2013
La guerre
de Sébastien Dodge
Salle Jean-Claude-Germain
14 février au 3 mars 2012
Ines Pérée et Inat Tendu
de Réjean Ducharme
Salle principale
21 février au 10 mars 2012
Je pense à Yu
de Carole Fréchette
Salle principale
3 au 28 avril 2012
D pour Dieu ?
de Simon Boudreault
Salle Jean-Claude-Germain
24 avril au 19 mai 2012
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