C.H.S.
de Christian Lapointe
Une création du collectif CINAPS en coproduction avec le Théâtre Péril, en résidence à la salle Jean-Claude-Germain
Salle Jean-Claude-Germain
9 au 27 octobre 2007
Texte, mise en scène et interprétation
Cela se produit presque toujours sur des personnes sédentaires et isolées. Elles sont retrouvées brulées vives, incendiées de l’intérieur. Seul le corps est carbonisé, sans que leur fauteuil, les draps ou le matelas n’aient pris feu. Ce sont des victimes de Combustion Humaine Spontanée. Hiroshima intérieur, chambre à gaz intime, ce phénomène demeure profondément troublant et en partie inexpliqué. Dans C.H.S. l’auteur, acteur et metteur en scène Christian Lapointe évoque les victimes de cet embrasement physique, psychique, poétique et métaphysique, parle d’un homme à la caboche cramée qui pourrait bien être lui-même, mais aussi des artistes, exemplaires par leur capacité d’embrasement : rien ne peut éteindre ce feu-là. Cantate à trois voix, C.H.S., dans son immobilité de récitatif, navigue entre l’exposé d’une énigme de la science et l’ode funèbre à la mémoire des victimes, entre le monologue d’un grand brulé et l’affirmation d’un art poétique. Quelques accords de guitare électrique, une présence vidéo discrète et nous voilà embarqués, la voix humaine comme unique falot, dans ce théâtre de la profération, à la fois habité et distancié, désensibilisé et chargé d’affects : un théâtre alchimique soumis à l’épreuve du feu.
Texte, mise en scène et interprétation
Interprétation
Extraits de critiques
« […] approche à contre-courant, portée par un sens sans faille de la théâtralité […] »
Theater Der Zeit
« New Quebec writing was represented by C.H.S., written, directed and performed (along with two other actors) by Christian Lapointe, an exciting young talent with a disturbing story to tell. The juxtaposition of slick projections, bravely static staging and compelling subject matter communicated through a central monologue make for a haunting short evening. »
Karen Fricker, Variety
« L’attirance de Christian Lapointe pour tout ce qui se consume est puissamment transmise dans C.H.S. »
Sylvie Saint-Jacques, La Presse
« On ne saurait passer sous silence l’extraordinaire contribution du collectif CINAPS, véritables sorciers scénographiques dont l’apport à cet incandescent objet est sidérant. »
Alexandre Cadieux, Le Devoir
« […] une pièce qui présente un côté humoristique et une écriture syncopée. »
Daphné Angiolini, Voir Montréal
« Le public […] découvre la même étrangeté déjantée, le même refus têtu du jeu psychologique, la même immobilité radicale, la même plongée en vrille dans les vérités du feu dans ce texte. Il découvre une pièce frondeuse, un spectacle coup de poing qui vous administre avec une rare efficacité ses ambiguïtés, son humour macabre, sa métaphore et son venin. »
Jean Saint-Hilaire, Le Soleil
« C’est un objet pictural vivant. On est à la limite de l’installation, du poème scandé… mais on est encore profondément au théâtre. »
Josée Bilodeau, Ici
« Fort bien écrite, énigmatique, glaçante, elle tient en haleine de bout en bout. »
Jean Saint-Hilaire, Le Soleil
« […] à aucun moment on ne parvient à se soustraire au malaise que provoque l’univers anxiogène dans lequel nous plonge C.H.S. »
Revue Jeu
La transcendante crémation
Dans C.H.S., Christian Lapointe évoque la présence d’un homme à la caboche cramée, sans cesse la cigarette à la bouche et qui, telle une plante, s’abreuvait de gaz carbonique pour ensuite rejeter de l’oxygène. Peut-être se sera-t-il endormi avec une cigarette. Peut-être y a‑t-il eu des raisons extérieures à son embrasement. Ou alors se sera-t-il inexplicablement transformé en oiseau de feu. Cet homme a « tout d’un pompier raté / défiguré / défenestré / démoli / désassemblé / carbonisé / calciné / en con fusion / en corps fission / enflammé / flamme spontanée ». Il s’allume, se consume. Rien ne saurait le refroidir. Rien ne saurait éteindre son feu intérieur. Il ne craint rien tant que le feu et pourtant nous implore de le laisser bruler, de ne pas le sauver de la chaleur qui l’engouffre. Il s’immole sur une place publique pour revendiquer la nécessité de ce feu intérieur, sans lequel nous ne sommes que tiédeur et fadeur, insipides et sans saveur. Christian Lapointe est cet homme et, sur scène, nous en raconte l’histoire. Narration et incarnation mêlées : Je est un autre. Il parle des brulures de la mémoire, il évoque le phénix, cet oiseau fabuleux qui vivait plusieurs siècles, brulait et renaissait de ses cendres. Il rappelle à notre souvenir toutes les femmes brulées au Moyen Âge sur les buchers des sociétés débarrassées ainsi de leur population féminine. Il évoque les victimes de cet embrasement psychique, physique, poétique, métaphysique : victimes essentiellement féminines puisque « cela prendra près de cent-vingt-cinq ans avant qu’un premier cas masculin de C.H.S. soit répertorié ». Il parle de lui, mais de l’artiste aussi, bien sûr, exemplaire par ses qualités d’embrasement, qui avale des litres d’essence et s’allume : « rien ne peut éteindre ce feu-là ». En 1970, la lexis « Vous êtes pas tannés de mourir, bande de caves ? » du poète Claude Péloquin était gravée par Jordi Bonnet sur la murale du Grand Théâtre de Québec. En 2007, Christian Lapointe, le « vierge incendié » du nouveau théâtre québécois, nous lance à la figure un plein bidon d’essence et nous apostrophe d’un impérieux : « Qu’attendez-vous pour craquer ? »
Théâtre Péril
Fondé en l’an 2000, le Théâtre Péril est une jeune compagnie prenant des risques permettant à de jeunes et moins jeunes professionnels du milieu théâtral d’explorer et d’approfondir des textes denses et des techniques de jeu peu communes. Prisant l’économie de mouvements et une parole simple, il apporte ainsi un art épuré. Se concentrant sur des textes de répertoire ou contemporains comportant tous les éléments édifiants d’un théâtre complet et sur de la création théâtrale solide alliant la tradition et le souffle de jeunesse qui l’anime, il est important, pour le Théâtre Péril, de présenter à son public un théâtre riche et complexe, tant dans la forme que dans le fond, sans être hermétique et élitiste. Il veut sensibiliser le public à la beauté d’un théâtre inusité et rigoureux qui ramène le spectateur à sa condition humaine.
THÉÂTROGRAPHIE
- Trans(e) de Christian Lapointe (2010)
- Limbes de W. B. Yeats (2009)
- Anky ou la fuite / opéra du désordre de Christian Lapointe (2008)
- Vu d’ici de Mathieu Arsenault (2008)
- Le vol des anges d’après le texte de Luis Thénon (2007)
- C.H.S. de Christian Lapointe (2006)
- Axël de Villiers de l’Isle-Adam (2005)
- Le seuil du palais du roi de W.B. Yeats (2003)
- Hoi Sinh / Dichotomie (2002)
- Le chien de Culann de W. B. Yeats (2001)
CINAPS
Regroupement de concepteurs, le collectif a pour but de créer des objets théâtraux de natures diverses. Ayant jusqu’ici travaillé à Faisceau d’épingle de verre, Axël, Shopping and Fucking et C.H.S., le collectif est à concevoir et élaborer un langage commun dont les vertus sont d’arriver à des conceptions d’objets où la cohérence des concepts et de leurs interrelations doivent mener à l’unicité de l’interdisciplinarité. Comportant les départements visuels, sonores, de scénographie et de mise en scène donc, tous les éléments nécessaires à la création, le collectif a comme mandat d’élaborer des propositions scéniques intégrant, au besoin, les divers médias issus des nouvelles technologies. Il est composé du metteur en scène Christian Lapointe, de l’assistante à la mise en scène Adèle Saint-Amand, du scénographe Jean-François Labbé, du projectionniste Lionel Arnould, du musicien Mathieu Campagna et de l’éclairagiste Martin Sirois.
Actualités
« Le public […] découvre la même étrangeté déjantée, le même refus têtu du jeu psychologique, la même immobilité radicale, la même plongée en vrille dans les vérités du feu dans ce texte. Il découvre une pièce frondeuse, un spectacle coup de poing qui vous administre avec une rare efficacité ses ambiguïtés, son humour macabre, sa métaphore et son venin. »
Critiques
13 octobre 2007
Images
8 octobre 2007
L’affiche de C.H.S.
Images
8 octobre 2007
C.H.S. de Christian Lapointe en photos !
Équipe de création
Assistance à la mise en scène
Projections
Décor
Éclairages
Musique
Je suis d’un would be pays
de François Godin
Salle principale
4 au 29 septembre 2007
Écume
d’Anne-Marie White
Salle Jean-Claude-Germain
11 au 29 septembre 2007
Terre océane
de Daniel Danis
Salle principale
23 octobre au 17 novembre 2007
Roche, papier, couteau…
de Marilyn Perreault
Salle Jean-Claude-Germain
6 au 24 novembre 2007
Lucidité passagère
de Martin Thibaudeau
Salle Jean-Claude-Germain
28 novembre au 15 décembre 2007
Glouglou
Louis-Dominique Lavigne
Salle Jean-Claude-Germain
27 décembre 2007 au 30 décembre 2010
Santiago
d’Hélène Robitaille
Salle principale
15 janvier au 2 février 2008
Bacchanale
d’Olivier Kemeid
Salle principale
19 février au 15 mars 2008
Couples
de Frédéric Blanchette
Salle Jean-Claude-Germain
1er au 19 avril 2008
Oreille, tigre et bruit
d’Alexis Martin
Salle principale
1er au 26 avril 2008
Roland
d’Olivier Ducas
Salle Jean-Claude-Germain
22 mai au 15 juin 2008
Abonnement
Saison 2024 – 2025
Abonnez-vous au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui pour ne rien manquer de la création théâtrale d’ici dans le seul lieu à lui être exclusivement dédié ! Choisissez 3 spectacles ou plus et profiter de rabais progressif sur le prix de vos billets, en plus d’une foule de privilèges exclusifs.