Cyclorama
Laurence Dauphinais
Une création du Centre du Théâtre d’Aujourd’hui et du Théâtre Centaur
Théâtre Centaur et salle Michelle-Rossignol
11 octobre au 6 novembre 2022
3 h 00 incluant un déplacement
Laurence Dauphinais est une créatrice québécoise francophone. Travaillant régulièrement avec des artistes anglophones, elle se questionne : pourquoi les deux communautés artistiques semblent-elles tout ignorer l’une de l’autre ? Avec l’aide de collaborateurs et collaboratrices des deux côtés de la barrière linguistique et suivant un protocole de recherche minutieux, elle plonge dans l’histoire du théâtre montréalais pour faire la lumière sur les récits qui nous ont tissé·es.
L’autrice et metteuse en scène s’inspire de la forme des cycloramas pour livrer une comédie documentaire en trois lieux sur la dualité culturelle montréalaise. Cyclorama, qui débute au Théâtre Centaur et se termine au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui, propose un voyage inédit à travers l’espace et le temps qui transporte littéralement le public le long du boulevard Saint-Laurent.
Mot de l’autrice
Panoramas
Cyclorama : Panorama circulaire représentant une fresque historique dont tous les angles peuvent être observés simultanément.
Les récits collectifs sont une des dimensions centrales de la vie des communautés, et participent pour beaucoup à leur cohésion sociale. Mais dans les sociétés pluralistes comme le Québec, ils sont mis à mal, et cette fragmentation cause souvent des troubles identitaires de toutes sortes. Les dernières politiques linguistiques provinciales empêchant l’agrandissement des cégeps anglophones et obligeant les immigrant·e·s à apprendre la langue de la majorité en un temps record témoignent certainement de cet inconfort.
Personnellement, je crois que c’est la responsabilité des cultures dominantes de s’interroger sur les histoires qui les ont tissées et d’avoir le courage de revisiter leurs angles morts lorsque nécessaire.
Je suis une Québécoise francophone qui a baigné depuis l’enfance dans un assemblage bien précis de récits entourant la langue, l’identité, l’oppression, le territoire et la survivance. J’ai grandi à une époque de l’histoire du Québec où parler anglais, pour des francophones, pouvait être facilement perçu comme un acte d’aliénation.
Il n’y avait que le français qui résonnait à la maison. Les livres, la radio, la télé. Le quotidien, tout en français. Sauf peut-être lors du voyage annuel à Old Orchard. Je me souviens clairement de ces précieuses arrivées aux douanes américaines où je me faisais un devoir de me réveiller dans l’unique but de rire de l’anglais de mes parents, langue que personne dans la famille ne maitrisait. Au son des grands classiques du Doo-Wop et de Surfin’ USA, enre-gistrés sur l’unique mixed tape des vacances et que je m’amusais à chanter en phonétique, les montagnes du Vermont m’apparaissaient plus vertes. Mais l’approximation a ses limites, et un jour, j’ai voulu apprendre la langue de l’ennemi.
L’apprendre pour des affaires de coeur, d’abord, puis pour pouvoir me projeter ailleurs. Je l’ai apprivoisée en la croisant dans des french kisses. Je l’ai absorbée en jouant les mots des autres au théâtre. Parler avec d’autres phonèmes que ceux que j’employais par défaut m’a parachuté au coeur d’un territoire qui ne m’était pas familier, et c’était galvanisant.
Depuis, comme beaucoup de gens de ma génération, je travaille couramment en anglais et en français, et mon univers s’entrouve profondément enrichi. L’adoption de la loi 96 prouve qu’il y a une fracture importante entre les politiques punitives imposées par le gouvernement, vraisemblablement nourries par la peur de perdre, et le désir d’inclusion porté par ma génération et celles qui suivent.
Avec Cyclorama, j’ai eu envie de creuser le malaise en espérant qu’il se dissolve. De me servir de l’univers théâtral montréalais, profondément divisé linguistiquement et culturellement, pour étudier les conséquences concrètes de l’Histoire sur la pratique d’un seul et même art. De faire se rencontrer des publics qui ignorent tout l’un de l’autre. De laver notre linge sale en famille élargie. J’ai surtout eu envie de donner à entendre tous les points de vue simultanément, pour comprendre dans quels récits ils prennent racine et pourquoi ils persistent. J’ai voulu nous donner l’occasion de réécrire l’Histoire et ses histoires au temps présent, celui de la représentation théâtrale.
— Laurence Dauphinais
Théâtre Centaur
Situé en plein cœur du Vieux-Montréal, le Théâtre Centaur s’engage à mettre au devant de la scène des histoires qui ouvrent les horizons et les perspectives. Nous avons la conviction que le théâtre joue un rôle essentiel dans la création d’une collectivité saine, démocratique et progressive. Par le regard nouveau qu’il jette constamment sur l’expérience humaine, le théâtre favorise l’ouverture d’esprit chez les artistes et leur public.
Vidéos
19 octobre 2022
Bande-annonce
Images
10 octobre 2022
Les photos du spectacle
Équipe de création
Lumière
Musique
Vidéo
Costumes
Accessoires
Maquillages et coiffures
Conseil dramaturgique
Sonorisation
Intégration vidéo
Surtitres
Régie générale
Régie surtitres
Corps titan (titre de survie)
Audrey Talbot
Salle Michelle-Rossignol
6 au 24 septembre 2022
Lequel est un Basquiat
Philippe Racine
Salle Jean-Claude-Germain
13 septembre au 8 octobre 2022
Pacific Palisades
Guillaume Corbeil
Salle Jean-Claude-Germain
18 octobre au 5 novembre 2022
Le virus et la proie
Pierre Lefebvre
Salle Michelle-Rossignol
30 novembre au 2 décembre 2022
Maurice
Anne-Marie Olivier
Salle Jean-Claude-Germain
16 janvier au 11 février 2023
Clandestines
Marie-Ève Milot et Marie-Claude St-Laurent
Salle Michelle-Rossignol
24 janvier au 11 février 2023
Pisser debout sans lever sa jupe
Olivier Arteau
Salle Michelle-Rossignol
2 au 11 mars 2023
Beau gars
Erin Shields
Salle Jean-Claude-Germain
14 mars au 8 avril 2023
Les filles du Saint-Laurent
Rébecca Déraspe en collaboration avec Annick Lefebvre
4 avril au 3 mai 2023
Je viendrai moins souvent
Camille Paré-Poirier
Salle Jean-Claude-Germain
25 avril au 18 mai 2023
Abonnement
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