Temps
de Wajdi Mouawad
Une création du Théâtre du Trident et du Théâtre d’Aujourd’hui, en coproduction avec Abé Carré Cé Carré (Québec), Au Carré de l’Hypoténuse (France), le Théâtre français du Centre national des Arts (Ottawa), le Théâtre National de Chaillot, Grand T‑scène conventionnée Loire-Atlantique, la Comédie de Clermont-Ferrand-scène nationale et la Schaubühne Berlin, en collaboration le Grand Théâtre de Québec
Salle principale
19 avril au 14 mai 2011
2 h 10 sans entracte
Nous arrivons au premier jour de répétition avec rien dans les poches, rien dans les mains. Rien. Avec le désir de rencontrer ceux et celles que nous serons en ce jour de l’an prochain. Ne rien préparer. Ne rien prévoir. Ni histoire, ni idées. Rien. Ou alors une simple obligation. Ne pas oublier que notre génération a entre les mains un alphabet rescapé. Car l’alphabet est tombé dans le gouffre des extinctions. Les lettres ont cramé. Aucune n’a réussi à en réchapper. Pour faire des mots, on n’a plus que des cendres. Alors, on fait des mots avec le souvenir que nous avons des lettres ; c’est une écriture qui se souvient d’elle-même. Écrire un A, ce n’est plus écrire un A, mais c’est écrire un A qui ne peut que se souvenir de ce que fut, avant le gouffre, le A. Un chien ne peut pas craindre. On peut le tuer, mais personne peut exterminer son aboiement ; on pourra toujours exterminer la parole. — Wajdi Mouawad
Interprétation
Extraits de critiques
« Wajdi Mouawad continue d’explorer les zones sombres de l’humain avec le même doigté. »
Jean Siag, La Presse
« La mise en scène, qui privilégie une économie de mouvement, est tout à fait juste. Les acteurs sont dirigés avec une telle précision qu’on a parfois l’impression d’avoir devant soi des tableaux vivants. »
Stéphane Leclair, Le Téléjournal
« Les comédiens trouvent le juste dosage de tragique, racontent et accomplissent des actions plus qu’ils ne jouent. Mention d’honneur à Marie-Josée Bastien qui, avec ses mains, son corps, chaque muscle de son visage, exprime de manière bouleversante la colère et la détermination de l’héroïne. »
Christian Saint-Pierre, Voir
« J’ai été vraiment conquise. »
Louise Forestier, Je l’ai vu à la radio, Radio-Canada
« Les pointes sont plus piquantes que jamais, dépourvues de fioritures ou d’enrubannement. C’est direct, sans ambages, et ça fait mal. »
Claudia Larochelle, RueFrontenac
« J’ai été vraiment happé par le spectacle … Si on est capable de communier à ce lyrisme, on passe un grand moment. J’ai été bouleversé. »
Christian Saint-Pierre, Voir TV
« Les comédiens portent Temps avec la noblesse du mythique et le souffle poétique du tragique. Tous conjuguent nuance, abandon et présence dans la mesure autant que dans la démesure. »
Sylvie Nicolas, Le Devoir
« On retient de l’ensemble des images magnifiques, suggérant froid et vent entêtant, et la force des interprètes, dont Marie-Josée Bastien, parfaitement bouleversante. »
Marie Laliberté, Voir
« On retrouve la très belle poésie de Wajdi Mouawad. Il y a de petites perles de texte dans cette pièce. »
Katerine Verebely, Première heure
Mot de l’auteur
À propos de Temps
Nous sommes trempés, imbibés par des temps différents. Des temps reliés à des conceptions qui ont conduit à la naissance de nos civilisations. Ainsi, dans la Grèce antique et encore aujourd’hui en Inde, le temps est traversé par un mouvement circulaire qui nous renvoie au mythe et à la croyance que nous avançons, à l’image des saisons, dans un rapport elliptique, en saut, selon une cohérence relevant davantage d’un dialogue entre les morts et les vivants, animaux aussi bien que végétaux, que d’une rationalité objective appuyée sur les faits.
En occident, le temps s’est construit suivant non pas le cercle mais la flèche. Le temps avance et ne revient jamais selon une logique de cause à effet. Ce temps-là, plus historique que mythique, dialogue avec les événements qui jalonnent l’évolution du monde, devenant sa mémoire et forgeant son identité.
Mais le temps, qu’il soit mythique ou historique, soulève toujours la question du mal. Comment résoudre cette énigme ? Cette question a donné naissance à un temps, moderne, qui est tendu tout entier vers sa finalité, vers la fin de ce temps, lorsque tout enfin sera résolu. Ce temps-là, messianique, repose sur l’attente, comme si le temps consistait à espérer et à se préparer.
Temps, à travers trois enfants – deux frères et leur sœur ainée –, s’est avéré être une rencontre entre ces trois temps, celui d’Edward l’historique, Noëlla la mythique et Arkadiy le messianique.
Si j’écris « s’est avéré », c’est que précisément, cela nous est apparu au fil des répétitions de ce spectacle dont nous ne savions rien au premier jour des répétitions. C’est François Ismert, ancien parachutiste, aujourd’hui un compagnon artistique dans mes créations, qui nous a révélé, lors d’une répétition, cet aspect du récit qui se développait pour ainsi dire devant nos yeux. Cela a permis une accélération de notre travail, comme si cette conception différente des temps, sans être évidente ni visible pour le spectateur (qui ne verra que trois enfants se retrouver), nous donnait toute l’architecture du spectacle.
Ce spectacle, il se trouve que je n’ai pas fini de l’écrire à l’heure où je rédige ce mot destiné aux théâtres du Trident, d’Aujourd’hui, du Centre national des Arts et de la Shaubühne à Berlin, qui accueillent tour à tour la création de Temps, création qui doit son existence à l’impulsion de Gilles Champagne, directeur artistique du Trident, qui m’a approché pour créer un spectacle à l’occasion du 40e anniversaire du Théâtre du Trident. Cela signifie donc que tout est encore dans une pénombre. J’avance à pas comptés et mot à mot jusqu’au dernier, lequel, je l’espère, surgira sans que je ne le réalise complètement.
Les théâtres ont été sublimes devant mon entêtement à ne rien dévoiler, ni trop tôt ni trop vite. Ils ont été formidables car ils ne m’ont harcelé. Et je veux ici les remercier sincèrement. Il y aurait beaucoup à dire sur cette liberté qui m’a été accordée de travailler dans un vertige aussi affolant qu’inspirant.
Wajdi Mouawad
Centre national des Arts
Le Théâtre français du Centre national des Arts propose à ses spectateurs, francophones et francophiles de tous âges, aux familles et aux écoles, de découvrir les créations audacieuses d’artistes prometteurs ou reconnus provenant du Québec, du Canada et de l’international. Le public du Théâtre français est non seulement assuré de voir un théâtre de qualité, mais aussi de participer à des expériences qui se déploient au-delà des spectacles.
Théâtre du Trident
Ancré à Québec, le Théâtre du Trident produit et diffuse, en français, un théâtre d’envergure et novateur en mettant en relation des œuvres phares avec l’instant présent. Nous contribuons activement à réaliser les visions d’artistes d’exception par des défis engageants, des ressources significatives et un accompagnement soutenu. Nos actions distinctives dynamisent la vie culturelle de la Capitale-Nationale en plus d’offrir au public des expériences marquantes.
« La mise en scène, qui privilégie une économie de mouvement, est tout à fait juste. Les acteurs sont dirigés avec une telle précision qu’on a parfois l’impression d’avoir devant soi des tableaux vivants. »
Critiques
9 décembre 2016
Vidéos
14 juillet 2016
Wajdi Mouawad en entrevue pour Temps
Vidéos
14 juillet 2016
Conférence de presse pour Temps
Images
18 avril 2011
Temps de Wajdi Mouawad en photos
Équipe de création
Un spectacle de
Assistance à la mise en scène et régie
Conseil artistique
Dramaturgie
Scénographie
Costumes
Éclairages
Musique
Maquillages
Glouglou
Louis-Dominique Lavigne
Salle Jean-Claude-Germain
27 décembre 2007 au 30 décembre 2010
De l’impossible retour de Léontine en brassière
Collectif d’auteurs
Salle Jean-Claude-Germain
13 octobre 2009 au 26 mars 2011
Éclats et autres libertés
d’un collectif d’auteurs
Salle principale
30 novembre au 4 décembre 2010
Tom à la ferme
de Michel Marc Bouchard
Salle principale
10 janvier au 4 février 2011
En attendant Gaudreault précédé de Ta Yeule Kathleen
de Sébastien David
Salle Jean-Claude-Germain
11 au 29 janvier 2011
Soupers
de Simon Boudreault
Salle Jean-Claude-Germain
8 février 2011 au 1er décembre 2012
Toxique
de Greg MacArthur
Salle principale
1er au 26 mars 2011
Villes mortes
de Sarah Berthiaume
Salle Jean-Claude-Germain
5 au 23 avril 2011
La genèse de la rage
de Sébastien Dodge
Salle Jean-Claude-Germain
3 au 21 mai 2011
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