Tom à la ferme
de Michel Marc Bouchard
une création du Théâtre d’Aujourd’hui
Salle principale
10 janvier au 4 février 2011
1 h 45 sans entracte
Texte
Mise en scène
Tom, un jeune publicitaire, moderne et urbain, se rend en province aux funérailles de son amant décédé dans un accident de la route. C’est sur une ferme laitière et isolée qu’il rencontre pour la première fois la mère du défunt. Elle n’a aucune idée de qui il est ni de ce qu’il a vécu avec son fils. Tom découvre alors l’autre réalité fabriquée par celui qui n’est plus là : celle d’un homme amoureux d’une femme nommée Ellen. Pour ne pas décevoir sa mère, le frère du défunt contraint Tom, par la menace et les coups, à participer à la supercherie. Tom en quête d’exorcisme de son deuil devient étrangement fasciné par ce que lui fait subir Francis.
Interprétation
Extraits de critiques
« Tom à la ferme … est une grande pièce ! Une tragédie bouleversante sur le mensonge, la haine, et leurs conséquences. »
Luc Boulanger, Le Devoir
« Claude Poissant épouse avec dosage la force de frappe de Tom à la ferme, le nouveau Michel Marc Bouchard. Alexandre Landry donne à Tom l’androgynie, la délicatesse et la profondeur que le personnage exige. Un heureux mélange de vigueur et de consentement. Entre lui et Éric Bruneau, qui incarne avec beaucoup de nuances le rustre Francis, le courant passe. … Dans le rôle de la mère, Lise Roy est poignante, dans la retenue comme dans le déferlement. Dans les habits colorés de Sara, la collègue de bureau de Tom, celle par qui la vérité va enfin jaillir, Évelyne Brochu est irrésistible, désopilante. »
Christian Saint-Pierre, Voir
« La plus maîtrisée, la plus achevée, la plus contrôlée des pièces de Michel Marc Bouchard. … La mise en scène de Poissant frise la perfection, la scénographie est parfaite. »
George Nicholson, Je l’ai vu à la radio
« Des moments forts. C’est bien joué. La mise en scène est excessivement sobre et efficace. … C’est une pièce qu’il faut aller voir. »
Nicolas Titley, Je l’ai vu à la radio
« Un événement qui encore une fois vaut le détour ! Une pièce forte et troublante sur l’emprisonnement volontaire ! Quatre solides comédiens défendent ce cri du coeur contre l’homophobie où la tendresse est réduite à une aiguille dans une botte de foin !»
Marie-Christine Trottier, Espace Musique
« C’est dans des plaies ouvertes que Michel Marc Bouchard est allé jouer. Un vaste terreau fertile qu’il a exploité avec la lucidité et le courage des mots/maux qu’on lui connaît. Parmi ceux-ci résident des perles qui vont droit au cœur, des vérités qui font mal, des tranches de vie qui ne seront pas inconnues pour personne. La mise en scène de Claude Poissant exacerbe les malaises sans les appuyer, avec une subtilité bien intégrée par la distribution dotée d’intelligence, juste dans l’interprétation d’une pensée articulée autour de plusieurs axes. »
Claudia Larochelle, RueFrontenac
« Extrêmement bien écrit, une oeuvre d’une grande densité. »
Catherine Perrin, Six dans la cité
« C’est une excellente pièce. Une pièce sur le deuil, la différence, mais aussi sur le mensonge. Éric Bruneau est irréprochable, il est vraiment très très solide dans ce rôle de beau-frère … je pense qu’on va se souvenir longtemps de ce rôle-là. »
Jean-Philippe Dion, Salut Bonjour, TVA
« Michel Marc Bouchard a une précision d’écriture, ses mots cognent littéralement. »
Annie-Soleil Proteau, C’est bien meilleur le matin
« La justesse du regard de Michel Marc Bouchard apparaît néanmoins dans le détail. Dans ces dialogues fort bien écrits, ainsi que dans l’équilibre entre la brutalité et l’humour. »
Alexandre Vigneault, La Presse
« A beautifully crafted play sure to resonate far beyond the borders of Quebec. »
Pat Donelly, The Gazette
« Dans une mise en scène soignée, Claude Poissant a su rendre justice au texte. Des images fortes et poignantes juxtaposent le non-dit viscéral de la pièce, la dureté des gestes posés parle d’eux-mêmes. … Lorsque vient le moment de défoncer le traditionnel par la modernité, Michel Marc Bouchard est l’homme de la situation. Ici, Bouchard frappe fort. Empreint d’une grande violence, d’une colère amère, ce texte est un cri du cœur. »
Montréal Express
« Il est rare d’assister à une pièce dont le jeu des acteurs est si égal. Quelle heureuse surprise ! Les montées émotives et les instants de silence sont bien répartis entre les personnages. Nul manichéisme ici, mais plutôt la découverte de l’intimité complexe de cette famille en proie aux plus violents non-dits. »
Mai Anh Tran Ho, Le Délit français
Mot de l’auteur
Perdre quelqu’un subitement, c’est un fil qui se casse.
Ce lien qui nous retenait à l’autre, à celui qui n’est plus là. Les bouts effilochés de la vie de Tom et de ceux de la mère et du frère du défunt, cherchent par instinct, par survie, à se nouer à quelque chose d’autre, à un autre bout de fil effiloché. Peu importe qui. Peu importe quoi. L’autre devient en partie synonyme de celui qui n’est plus là ; un frère, un fils, un amant. Pour Tom, cet endeuillé en perte de repères, les mensonges deviennent des vérités et les coups, des caresses.
À la suite de la mort accidentelle de son premier amoureux, Tom en quête de réconfort et de repères se rend à la campagne auprès de sa belle-famille, des inconnus. Sur fond de nature austère, ce néophyte de la vie est projeté dans une histoire où les équivalents ne sont qu’une déclinaison de mensonges. L’amant, le camarade, le fils, le frère, ce mort sans nom n’a laissé comme héritage qu’une fable tissée de fausses vérités qui, selon ses propres carnets de jeunesse, lui étaient essentielles à sa survie, car un jour, jadis, dans cette même campagne, un jeune homme a détruit un autre jeune homme qui en aimait un autre. Telle une tragédie antique, ce drame vient rattraper, des années plus tard, le destin innocent de Tom.
L’adolescence est la période de la vie caractérisée par l’évolution individuelle de la personnalité enfantine vers la personnalité adulte. Elle débute avec la maturité sexuelle et prend fin avec la maturité sociale. C’est à cette étape déterminante de l’existence que les diktats de la normalité font le plus de ravages sur ceux qui en sont en marge. Chaque jour, de jeunes homosexuels sont agressés dans les cours d’école, à la maison, au travail, au sport, autant en ville qu’à la campagne. Chaque jour, des victimes injuriées, ostracisées, violentées, moquées, humiliées, blessées, battues, taxées, souillées, isolées, bafouées. Certains s’en sortent, d’autres pas. Certains deviennent des mystificateurs de leur vie, d’autres des bêtes de foire. Le mépris contre les homosexuels n’est pas un sujet obsolète comme certains voudraient le croire, particulièrement ceux qui se sont lassés d’en avoir entendu parler ou ceux qui croient, tout comme le reste, que si les médias l’ont dit, c’est que quelqu’un s’en occupe.
J’ai cherché longtemps un titre à cette pièce. La Fabrication des synonymes. La Fiancée du mort. Le Bois aux coyotes. La Beauté du mensonge. La Veuve-garçon. Finalement, j’ai choisi Tom à la ferme. Titre bon enfant aux accents bucoliques, mais tout comme le reste de la pièce, c’est un titre trompeur. J’ai aussi tenté plusieurs fins heureuses, mais les œuvres réconciliatrices dans leur résolution nous déresponsabilisent face aux solutions et aux conflits. Elles sont faites de morales à consommer sur place. Tiens, je tente cette phrase : Tendre l’oreille à la souffrance amoureuse, on y peut tous, un peu, quelque chose, chaque jour. Avant d’apprendre à aimer, les homosexuels apprennent à mentir. Nous sommes des mythomanes courageux.
Michel Marc Bouchard
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Entrevue scénographie : Tom à la ferme
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Entrevue : Tom à la ferme
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Tom à la ferme
Michel Marc Bouchard
Leméac – Actes Sud
« Une grande pièce ! Une tragédie bouleversante sur le mensonge, la haine, et leurs conséquences. »
Critiques
18 janvier 2011
Équipe de création
Assistance à la mise en scène
Assistance à la mise en scène et régie
Décor
Costumes
Éclairages
Composition musicale
Mouvement
Accessoires
Maquillages et coiffures
Régie de plateau
Glouglou
Louis-Dominique Lavigne
Salle Jean-Claude-Germain
27 décembre 2007 au 30 décembre 2010
De l’impossible retour de Léontine en brassière
Collectif d’auteurs
Salle Jean-Claude-Germain
13 octobre 2009 au 26 mars 2011
Éclats et autres libertés
d’un collectif d’auteurs
Salle principale
30 novembre au 4 décembre 2010
En attendant Gaudreault précédé de Ta Yeule Kathleen
de Sébastien David
Salle Jean-Claude-Germain
11 au 29 janvier 2011
Soupers
de Simon Boudreault
Salle Jean-Claude-Germain
8 février 2011 au 1er décembre 2012
Toxique
de Greg MacArthur
Salle principale
1er au 26 mars 2011
Villes mortes
de Sarah Berthiaume
Salle Jean-Claude-Germain
5 au 23 avril 2011
Temps
de Wajdi Mouawad
Salle principale
19 avril au 14 mai 2011
La genèse de la rage
de Sébastien Dodge
Salle Jean-Claude-Germain
3 au 21 mai 2011
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