Nos ghettos
J‑F Nadeau et Stéfan Boucher
Une création de La Tourbière en coproduction avec le FTA
Salle Jean-Claude-Germain
13 novembre au 1er décembre 2018
1 h 40 sans entracte
Texte, mise en scène et interprétation
Mise en scène, interprétation, manipulation marionnette
Deux hommes et une poupée racontent un simple aller-retour à la clinique, devenu odyssée de la rencontre impossible. Nos ghettos, c’est une déambulation improbable dans des espaces familiers. Ponctuée de bonnes volontés et de conscientes lâchetés, cette odyssée intime amène à une désolante mais lucide empilade de vases clos raciaux, sociaux, politiques, culturels, familiaux…
Quatre ans après Tungstène de bile, J‑F Nadeau s’allie à nouveau à Stéfan Boucher dont la signature musicale singulière vient rythmer le récit. Condamnant à la fois l’hypocrisie du vivre-ensemble et toute forme de repli communautaire, l’auteur dessine un tableau bariolé de solitudes multipliées et nous rappelle à quel point la profonde connaissance de soi est probablement l’unique promesse du rêve collectif.
Texte, mise en scène et interprétation
Mise en scène, interprétation, manipulation marionnette
Interprétation
Mot de l’auteur
Pendant deux ans, j’ai flâné, dérivé et détourné le quotidien sur la rue Bélanger au coin de la 2e avenue, un banal et bizarre tronçon commercial multiculturel que j’ai baptisé « ghetto » avec la plus baveuse des dégaines. Au bout des promenades, une seule mission d’écriture possible : porter toute mon attention sur cette énergie que nous déployons à se cloisonner. Il faut dire que ce microcosme montréalais expose parfaitement un cruel paradoxe : l’idéal du vivre-ensemble (le live and let live et ses dérivés) fait du déni envers la nature humaine. Malgré les meilleures intentions d’harmonie, nous demeurons des dépendants affectifs du passé, des envieux, des drogués de l’appréhension, des conditionnés et j’en passe. À mon humble avis, l’angélisme n’est pas du tout un rempart à la violence. Il est une autre de ses fondations, une lente, mais sûre cristallisation des solitudes menant à des replis.
Je m’« enlignais » donc sur une sorte d’étude pleine d’esprit et de condamnations neutralisantes… jusqu’à ce que l’espace entre ce qui est observé et l’observateur disparaisse. Il ne s’agissait aucunement de « nous » ici, mais bien — et uniquement — de moi. Tout ce que voyais et interprétais n’était que le reflet de mes conflits intérieurs, de mes « ghettos » psychologiques, amoureux, familiaux, amicaux, sociaux, religieux, politiques et métaphysiques. Je me suis retrouvé dans ma tour de vase clos à réaliser que la seule voie face à l’impasse du vivre-ensemble était la profonde connaissance de soi. Cela semble peut-être évident, simplet ou une variante de l’individualisme… or, ce nouveau regard a tout changé quant à mon rapport d’ouverture aux autres.
AVERTISSEMENTS
L’antihéros de Nos ghettos ne se transforme pas d’une manière dramaturgique habituelle. Il mesure l’ampleur de l’urgence de sa révolution et passe de « quelques années-lumière » à « un cheveu » de changer. Ce mouvement stable (!) est un gage de conversion paisible !
Il y aura une lumière stroboscopique… et des interprétations ponctuelles de personnages d’une autre ethnie que celles des acteurs pendant la représentation. Ce choix n’est ni naïf ni provocateur ; il est le résultat d’une cohabitation aussi joyeuse que maladroite et il met en relief nos complicités et nos désunions perpétuelles. Ce choix sert des reconstitutions aussi exactes qu’embrouillées ou tordues… propre aux introspections. Si vous y voyez quelque singerie raciste, je vous invite à me partager votre point de vue après le spectacle.
Je tiens à remercier publiquement mon frère de création : Stéfan Boucher. Sa sensibilité de lecteur et sa capacité à élever mon troupeau de mots dans le champ du son, du corps, de l’image and beyond me renversent à chacun de nos rendez-vous.
Merci aussi à tous ceux et celles qui ont contribué de près ou de loin à la naissance double de Nos ghettos. Je crois que vous vous reconnaissez…
Bon show ! Je vous le souhaite aussi intime qu’explosif.
J‑F Nadeau
Extraits de critiques
« Irrévérencieux, poétique, surréaliste, ce texte fulgurant décrit un Montréal déculturalisé tant il est multiculturel. »
Mario Cloutier, La Presse +
« Portée par une trame sonore hypnotique, la pièce de J‑F Nadeau offre une analyse pertinente (et souvent ludique) de notre rapport à l’Autre. »
Rubrique 7e ciel, Journal Métro
« Mêlant la poésie intimiste aux envolées satiriques, les mots de l’auteur sont éloquents, parfois virulents et portent à réflexion. […] Le texte de J‑F Nadeau est très fort. »
Dominique Denis, ARP Médias
« Sur scène, Stéfan et Jean-François, tels deux gamins, ont l’air de s’amuser comme des fous. La chimie est palpable et le duo se complète à merveille, Stéfan Boucher amenant une touche d’ironie crasse qui fait rire. »
Catherine Gervais, Éklectik Média
« Une odyssée musicale aussi, dans l’univers disjoncté de Stéfan Boucher et l’imagination foisonnante de Nadeau. »
Jonathan Burnham, Fashion is everywhere
« J‑F Nadeau utilise plusieurs médias différents pour nous communiquer avec brio son message. Nos ghettos, une histoire qui pourrait être celle de n’importe qui, prend des proportions épiques par la profondeur de sa réflexion et l’illustration des chemins tortueux que parfois nous prenons. Une pièce à voir absolument. Pour rire un peu de nous-même, pour être troublés, pour réfléchir, pour devenir meilleur. »
Benoit Lacombe, M — Webzine
« The artists use monologues with the audience for the most part, to deliver a stirring performance that explores urban life through the prism of our shared isolation and ordinary day to day living. »
Sinj Karan, Montréal Rampage
Remerciements et soutien
La Tourbière
Fondée en 2010, La Tourbière est chargée de produire des spectacles intimes et révolutionnaires. Ses relectures d’œuvres du répertoire comme ses créations sont toutes reliées par une recherche formelle, une poésie tragicomique et un militantisme. Défricher le terrain des pratiques hybrides, bâtir des ponts entre les familles d’artistes et populariser ce qui se fait en marge, voilà l’essentiel de sa mission. Inspiré par cet écosystème qui naît toujours d’un lac trop « aimé » par ses végétaux, d’une capacité inestimable d’absorption, de filtration, de fertilisation et de combustion, hyper fragile, grouillant d’une flore et d’une faune uniques, hyper fragile, mais capables, tels des sables mouvants, de piéger un humain, le théâtre qui découle de La Tourbière prétend déstabiliser pour mieux émouvoir. Avec son expertise en improvisation comme outil de recherche, ses propositions déjantées et sensibles, La Tourbière participe à la constante oxygénation que le théâtre appelle.
THÉÂTROGRAPHIE
- Tunsgtène de bile, Salle Jean-Claude-Germain du CTD’A (2015)
- Le Chaperon est-il si rouge que ça ?, OFFTA (Théâtre Aux Écuries), Espace Libre (2011−2012)
- J‑F Nadeau et Les Muggz, Francofolies de Montréal (2011)
FTA – Festival TransAmériques
Le Festival TransAmériques (FTA) est un festival international d’arts vivants dédié à la danse et au théâtre dans leurs expressions les plus actuelles. Depuis sa première édition en 1985, il est en quête de créations courageuses et singulières, et de perspectives nouvelles.
Situé à Montréal/Tio’tia:ke/Mooniyang, le FTA dialogue avec sa ville, son histoire, ses scènes et ses quartiers. Il convie et engage des publics diversifiés, qu’il souhaite élargir et enthousiasmer.
Festival de création, le FTA soutient le développement et la circulation d’œuvres inédites d’artistes québécois·e·s, canadien·ne·s et autochtones. Avec son équipe, le FTA travaille à réunir les meilleures conditions possibles pour l’émergence des créations. Solidaire des communautés artistiques, le FTA cherche à les fortifier en offrant des espaces de partage et d’émulation.
À travers l’accueil de spectacles d’ici et d’ailleurs, le FTA cultive l’expansion des imaginaires et célèbre la complexité du monde. Le Festival provoque des rencontres fortes et des expériences profondes qui relient l’émotion à la connaissance. De retour à tous les printemps, le FTA est une grande fête des arts vivants.
Livres
3 décembre 2018
Nos ghettos
J‑F Nadeau
Atelier 10
Médias
14 novembre 2018
JF Nadeau dans Le Devoir
Images
12 novembre 2018
Nos ghettos en photo !
Images
12 novembre 2018
L’affiche de Nos ghettos de J‑F Nadeau !
Équipe de création
Musique sur scène les 21, 24, 28 novembre et 1er décembre
Voix
Assistance à la mise en scène et régie
Scénographie
Éclairages
Costumes et accessoires
Photos et vidéo
Geneviève Albert, Patrice Lamoureux, Steve Montpetit et Vincent Rouleau
Oeil extérieur
Conseils
Direction de production
Direction technique
Parole
Neuf [titre provisoire]
Mani Soleymanlou
Salle principale
25 septembre au 20 octobre 2018
Okinum
Émilie Monnet
Salle Jean-Claude-Germain
2 au 20 octobre 2018
Aujourd’hui, Dominic Champagne passe à l’histoire !
Dominic Champagne
Salle principale
15 octobre 2018
Centre d’achats
Emmanuelle Jimenez
Salle principale
13 novembre au 1er décembre 2018
Les histoires de partir
Papy Maurice Mbwiti
Centre du Théâtre d’Aujourd’hui
26 au 26 novembre 2018
La diseuse de bonne aventure
Marc Séguin
Salle principale
12 au 14 décembre 2018
ColoniséEs
Annick Lefebvre
Salle principale
22 janvier au 19 février 2019
Aalaapi | ᐋᓛᐱ
Collectif Aalaapi
Salle Jean-Claude-Germain
28 janvier au 15 février 2019
Aujourd’hui, Sophie Cadieux passe à l’histoire !
Sophie Cadieux
Salle principale
18 février 2019
Guérilla de l’ordinaire
Marie-Ève Milot et Marie-Claude St-Laurent
Salle Jean-Claude-Germain
5 au 30 mars 2019
Lignes de fuite
Catherine Chabot
Salle principale
12 mars au 6 avril 2019
21
Rachel Graton
Salle Jean-Claude-Germain
16 avril au 11 mai 2019
Chansons pour filles et garçons perdus
Stonerie poétique imaginée par Loui Mauffette
Salle principale
23 avril 2019 au 4 mai 2018
Abonnement
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