Saison 2023 – 2024
« J’approchai doucement ma main de la sienne puis la retirai. J’avais peur de briser quelque chose de fragile et que je ne pouvais ni nommer ni oublier. »
Tahar Ben Jelloun, La nuit sacrée
Spectacles
La traversée du siècle
À partir de l’œuvre de Michel Tremblay
Salle Michelle-Rossignol
26 août 2023
Les mutant·es
Sylvain Bélanger et Sophie Cadieux
Salle Michelle-Rossignol
18 septembre au 14 octobre 2023
Équinoxe
Hugo Fréjabise
Salle Jean-Claude-Germain
25 septembre au 14 octobre 2023
Seeker
Marie-Claude Verdier
Salle Jean-Claude-Germain
30 octobre au 29 novembre 2023
Nzinga
Alexis Diamond, Marie Louise Bibish Mumbu et Tatiana Zinga Botao
Salle Michelle-Rossignol
6 au 25 novembre 2023
Micro amour
Philémon Cimon
Hall
2 décembre 2023
Aujourd’hui ce soir
Alix Dufresne
Salle Michelle-Rossignol
12 au 16 décembre 2023
Papeça
Micha Raoutenfeld
Salle Jean-Claude-Germain
22 janvier au 10 février 2024
Judy
Gabrielle Lessard
Salle Michelle-Rossignol
29 janvier au 17 février 2024
Ici pour jouer
Sarah Laurendeau
Hall
29 février 2024
Chevtchenko
Guillaume Chapnick
Salle Jean-Claude-Germain
4 au 23 mars 2024
Coup de vieux
Larry Tremblay
Salle Michelle-Rossignol
18 mars au 13 avril 2024
S’enjailler
Stephie Mazunya
Salle Jean-Claude-Germain
15 avril au 15 mai 2024
Délier nos langues
École de théâtre professionnel du Collège Lionel-Groulx
Hall
20 avril 2024
Pisser debout sans lever sa jupe
Olivier Arteau
Salle Michelle-Rossignol
25 avril au 4 mai 2024
En tournée
La traversée du siècle
À partir de l’œuvre de Michel Tremblay
2 septembre 2023 au 29 juin 2024
Maurice
Anne-Marie Olivier
1er octobre 2023 au 25 mai 2024
i/O
Dominique Leclerc
4 au 13 octobre 2023
Pas perdus | documentaires scéniques
Anaïs Barbeau-Lavalette et Émile Proulx-Cloutier
14 février au 22 juin 2024
Je viendrai moins souvent
Camille Paré-Poirier
23 au 27 avril 2024
Pisser debout sans lever sa jupe
Olivier Arteau
7 mai au 1er juin 2024
Codirecteur général et directeur artistique
Sylvain Bélanger
« Qu’est-ce que tu deviens ? » C’est une question familière. Une formulation belle, bien que quelque peu démodée. Mais c’est une belle question pour aujourd’hui. Qu’est-ce qu’on devient ?
Dans ce théâtre historiquement fondé sur l’identitaire, ce théâtre du « qui l’on est », peut-être est-il plus juste de parler maintenant du théâtre de « ce qu’on devient ».
Et que devenons-nous justement aujourd’hui ?
Nous sommes confrontés à des bouleversements sociaux, culturels, économiques, environnementaux et générationnels qu’il faut reconnaître. Nous vivons nos journées au cœur d’un mouvement qui propulse à l’avant-scène la convergence des luttes pour l’égalité des chances, la visibilité des marginalisés et la justice entre les nations et les sexes. Les révoltes se multiplient et cherchent des alliés. On se croirait presque à la fin des années 1960, tant il reste encore à faire, à corriger et à apaiser. Des combats inachevés retournent dans la centrifugeuse, accélérant leurs particules…
Le monde d’aujourd’hui est si rapide qu’il exige l’action immédiate. Mais il va plus vite que toute tentative d’analyse. Il est difficile à saisir, difficile à regarder et à écrire. Il y a toujours soi comme référence, comme valeur refuge. Mais que devenons-nous, aujourd’hui ?
Nos vies sont racontées à ciel ouvert, partout, même au théâtre. Elles font l’objet d’un laboratoire dans lequel nous sommes panique et fatigue. On ne cache plus ses pleurs et ses peurs. Et par conséquent, tout le monde affiche le moindre effort, la mince consolation comme un trophée du jour. Notre souffle est court. On devient obéissance ou ahurissement, sursaut ou découragement. Nous devenons la somme de nos distractions et de nos réactions. On s’anéantit le matin et on espère le soir. On est nerveux et tenaces par moments, puis on s’éclipse rapidement. On tremble aussi. Et de cette posture vulnérable, on perd confort et repères, on se tend. Nous sommes prêts à écouter pourtant, pour nous accrocher. Mais nous nous y perdons souvent. Nos bouées ne sont pas si fiables. Nous devenons quotidiennement le discours de quelqu’un d’autre et le théâtre qui se fabrique n’y échappe pas.
L’agitation du monde est telle qu’il échappe à ceux qui le créent et à ceux qui tentent de l’écouter.
J’ai donc besoin de me reposséder. J’ai besoin de l’air frais du libre arbitre, d’un bain de santé qui apaisera cette mutation brutale. Face à cette crise multiple qui s’infiltre et qui nous laisse nous débattre, face à ces bouleversements majeurs qui éveillent et appellent à une action rapide, je veux pour ma part offrir l’apesanteur, la dignité, le rapprochement, la promesse de l’écoute, et la jubilation du théâtre que nous créons.
Mes mains sont prêtes à ressentir les brûlures et les silences, à capter la vitalité, la joie et l’effervescence qui animent le monde, comme si je le découvrais pour la première fois.
Cette saison, ce sont des possibilités de transformation qui vous sont proposées : des initiations, des passages, des chemins, des options, des fabrications, des créations.
L’usure et l’effarement du monde sont tels qu’il n’y a que la réactivation qui est possible. Les bases sont rongées. Il faut construire à côté de soi.
Abonnement
Saison 2024 – 2025
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