Dimanche napalm
de Sébastien David
Une création de La Bataille, en coproduction avec le Centre du Théâtre d’Aujourd’hui
Salle principale
8 au 26 novembre 2016
1 h 45 sans entracte
Texte et mise en scène
Sébastien David signe un texte électrochoc qui pose la question de la désillusion de la jeunesse et de ce qui se cache dans le fossé des générations.
Cette pièce se décline comme une série de tableaux. Le silence mystérieux d’un fils conduit tour à tour le Père, la Mère, la Sœur et Kim, son ancienne amoureuse, à se confronter à leurs espoirs perdus, leurs rêves inachevés et leurs fantasmes enfouis alors qu’autour d’eux rôde en fauteuil roulant le fantôme de la Grand-mère. Le silence du Fils devient révélateur d’inconforts et catalyseur de vérités jusqu’à transformer peu à peu la chimie familiale en un inflammable napalm.
Interprétation
Mot de l’auteur
Le napalm et la sauce poutine
Dimanche napalm est né du choc de deux images.
Ce jour de juin 2012, c’est le quarantième anniversaire de la photo intitulée La jeune fille au napalm. Je revois le célèbre cliché : des enfants courent sur une route fuyant vainement les effusions de napalm qui leur brûlent le corps. En plein centre, la jeune fille au napalm, nue, criant « Trop chaud, trop chaud ! ».
Ce même jour de juin 2012, le printemps érable bat son plein et fait éclore les bourgeons d’un possible changement social. Je ne sais pas encore que ces bourgeons vont se refermer mollement quelques semaines plus tard, mais en attendant je regarde une photo parmi une centaine d’autres : des jeunes marchent dans la rue, criant « Assez, assez ! »
Loin de moi l’idée de comparer l’horreur de la guerre à un soulèvement populaire occidental, mais le contraste des deux images m’a troublé. J’habite un pays confortable, loin des bombes, mais surtout indifférent à tout ce qui pourrait exploser, à la moindre flammèche. J’habite un pays paisible qui a peur de débattre, un pays qui traite d’enfants gâtés la jeunesse quand elle descend dans la rue. Mais qu’est-ce qui nous lie ?
J’ai imaginé une famille. J’ai imaginé une maison de banlieue, pas loin de Montréal, peut-être celle d’où je viens. J’ai imaginé le retour d’un fils, non pas de la guerre, mais d’un échec, celui de son entrée dans le monde. J’ai imaginé ce fils qui conteste par le silence. J’ai imaginé une suite de jours où son entourage s’acharnerait à le faire rejoindre les rangs du « gros bon sens ». Et petit à petit, le napalm s’est métamorphosé en sauce à poutine.
Après avoir exploré les contours d’une misère sociale urbaine dans T’es où Gaudreault précédé de Ta yeule Kathleen et Les morb(y)des, je retourne en quelque sorte à mes origines, celle de la banlieue, tout en m’attardant encore à sublimer le rythme du langage ordinaire et à marcher sur cette fine ligne entre le comique et le dramatique.
Sébastien David
Extraits de critiques
« Sébastien David trace, dans Dimanche napalm, un portrait saisissant de la société québécoise actuelle. Désillusionné, mais très drôle aussi. »
Mario Cloutier, La Presse
« Le texte est porté par une distribution excellente en tous points. […] La mise en scène, également l’œuvre de Sébastien David, est aussi satisfaisante que son texte. Dire que l’on en sort chamboulé est un euphémisme. »
Aurélie Olivier, Revue Jeu
« Avec Dimanche napalm, Sébastien David réussit la mission délicate qu’il s’était donnée, soit aborder un enjeu de société encore douloureux pour une partie de la population québécoise. En basant son histoire sur les fractures laissées par le printemps étable chez une famille de la classe moyenne québécoise, il arrive à reprendre la réflexion laissée en suspend il y a quelques années. »
Sara Thibault, Bible urbaine
« On lève le chapeau aux comédiens […] : ils sont prenants, désespérés et collent à la peau comme du napalm. La grand-mère, à la fois drôle, étonnante et psychédélique, expose sa chute avec une vivacité délicieuse. Coup de cœur pour la jeune comédienne Geneviève Schmidt campant le rôle de la petite sœur avec une sincérité, un humour décadent et un cran magistral. »
Martine Robergeau, Mazrou.com
« Avec un texte réglé au quart de tour, le jeune metteur en scène réussit à faire pleurer, à faire rire et à terrifier le public en l’espace d’une réplique. »
Étienne Masse, Montréal Campus
« Ceux qui connaissent déjà l’oeuvre de Sébastien David se trouveront en terrain familier. Une nouvelle fois, le jeune auteur, l’un des plus doués de sa génération, porte un regard désenchanté sur les relations humaines de toute sorte (ici surtout familiales). On se parle, on s’écoute, mais un mur semble en permanence enfermer chacun dans sa propre vie, même si chacun a désespérément besoin de l’autre. »
Antoine Aubert, canoe.ca
La Bataille
Fondée en 2012, La Bataille est une compagnie de théâtre de création basée à Montréal. Véhicule artistique de Sébastien David, La Bataille s’affaire d’abord à mettre en scène ses textes mais aussi ceux d’autres autrices et auteurs québécois.
La compagnie place la dramaturgie au cœur de sa démarche considérant le texte comme matériau de base à toute création. Elle se penche sur des œuvres à la fois subtiles et accessibles qui font résonner des problématiques humaines et sociales qui se démarquent par une théâtralité exacerbée et un travail de rythme de la langue recherché.
La Bataille est une habituée du Centre du Théâtre d’Aujourd’hui où elle a créé T’es où Gaudreault précédé de Ta yeule Kathleen, gagnante du Prix auteur dramatique du CTD’A et Dimanche napalm, qui a remporté le prestigieux Prix du Gouverneur général. La compagnie est heureuse de fêter son cinquième anniversaire ici avec la création de Nyotaimori de Sarah Berthiaume.
THÉÂTROGRAPHIE
- Dimanche napalm de Sébastien David (2016)
- Scratch de Charlotte Corbeil Coleman (2014)
- Les morb(y)des de Sébastien David (2013)
- T’es où Gaudreault précédé de Ta yeule Kathleen de Sébastien David (2011)
Équipe de création
Assistance à la mise en scène et régie
Scénographie, costumes, accessoires
Éclairages
Conception sonore
Maquillages
La délivrance
de Jennifer Tremblay
Salle principale
20 septembre au 15 octobre 2016
Le brasier
David Paquet
Salle Jean-Claude-Germain
27 septembre 2016 au 24 février 2018
Mes enfants n’ont pas peur du noir
de Jean-Denis Beaudoin
Salle Jean-Claude-Germain
15 novembre au 3 décembre 2016
Siri
de Maxime Carbonneau, Laurence Dauphinais et Siri
Salle Jean-Claude-Germain
17 janvier au 4 février 2017
J’accuse
Annick Lefebvre
Salle principale
9 au 22 février 2017
Irène sur Mars
de Jean-Philippe Lehoux
Salle Jean-Claude-Germain
28 février au 23 mars 2017
Dehors
de Gilles Poulin-Denis
Salle principale
7 au 25 mars 2017
Toccate et fugue
d’Étienne Lepage
Salle principale
11 avril au 6 mai 2017
Nuits frauduleuses
d’Alix Dufresne
Salle Jean-Claude-Germain
25 avril au 13 mai 2017
La vague parfaite, un opéra-surf
d’Olivier Morin et Guillaume Tremblay
Salle principale
20 juin au 10 juillet 2017
Abonnement
Saison 2024 – 2025
Abonnez-vous au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui pour ne rien manquer de la création théâtrale d’ici dans le seul lieu à lui être exclusivement dédié ! Choisissez 3 spectacles ou plus et profiter de rabais progressif sur le prix de vos billets, en plus d’une foule de privilèges exclusifs.