Siri
de Maxime Carbonneau, Laurence Dauphinais et Siri
Un spectacle de La Messe Basse en coproduction avec le Festival TransAmériques avec le soutien du Phénix – scène nationale Valenciennes
Salle Jean-Claude-Germain
17 janvier au 4 février 2017
1 h 20 sans entracte
Texte et mise en scène
Texte et interprétation
« Parlez-lui d’une voix naturelle. Siri comprend non seulement ce que vous dites, mais aussi ce que vous voulez dire, et vous répond. Parlez-lui comme à une vraie personne. » Siri est l’assistante personnelle créée par Apple et intégrée à chacun des iPhone. Quelle relation de pouvoir nous lie à cette technologie ? Quelles sont les réelles différences entre l’homme moderne et la machine ? Suffit-il d’avoir un corps pour être humain ?
Dans une mise en scène de Maxime Carbonneau, la comédienne Laurence Dauphinais entre en dialogue avec Siri. Car si l’application est à notre service et connait tout de nous, nous n’apprenons rien d’elle. Petit à petit, par une séance de questions-réponses méthodiques, la comédienne repousse les limites de la machine pour qu’elle se trahisse, jusqu’à ce que leurs deux identités se confondent et révèlent le mystère qui les relie.
Texte et interprétation
Mot des auteurs
L’inconscient de la programmation
Lorsque Apple a mis en service Siri en 2011, ce ne sont pas ses prouesses techniques qui ont fait parler d’elle, mais les qualités humaines qui ont été injectées à même sa programmation. Siri a un nom, une voix, de l’humour et de la répartie, elle s’offusque lorsqu’on l’insulte et nous rassure lorsqu’on a peur. Elle peut lire nos courriels, nos textos, a accès à nos photos, notre position géographique, connait l’utilisation que nous faisons de chacune de nos applications, a accès à nos contacts. Siri est programmée pour être notre amie.
« Siri, pose-moi une question.
— Je suis plutôt connue pour avoir du répondant. »
Même si Siri n’a pas en soi de psyché propre ni même de mémoire, la succession de ses réponses se dépose en nous et tisse du sens. Ses réponses nous permettent de lui créer une identité. Tout comme nous, elle se positionne selon ce qu’elle entend, elle prend des décisions dictées par sa programmation. Sa programmation devient alors son inconscient.
« Siri, à quoi tu penses ?
— Je pense à vous. »
Tel un Tamagotchi de la dialectique, Siri a besoin de nos questions pour exister et sortir du silence, condamnée inéluctablement à nous répondre. J’ai donc décidé de placer deux actrices, l’une humaine et l’autre numérique, dans un face à face rhétorique. J’ai eu envie de pousser à l’extrême l’exercice des questions/réponses. De voir jusqu’où Siri pouvait répondre à Laurence, et en même temps, de constater ce qui émerge d’elle lorsqu’on creuse. Branchée sur notre intimité, Siri est en quelque sorte une fenêtre sur nous-mêmes, elle est un miroir avec lequel on peut discuter. Mais que nous renvoie-t-elle exactement par sa lumière ?
Siri répond à une certaine obsession que j’ai : celle de la disparition et de l’absence. Dans Descendance, c’était la notion même de famille qui quittait chacun des personnages, les forçant à ritualiser l’angoisse de leur propre disparition face aux autres. Ici, je me penche sur une actrice au corps absent qui n’a que le langage pour se révéler au monde.
Maxime Carbonneau et Laurence Dauphinais
Extraits de critiques
à la reprise
« Seule sur scène, la comédienne Laurence Dauphinais décortique avec brio l’étrange relation qui nous lie à cette intelligence artificielle au discours humanoïde. »
Ariane Labrèche, canoe.ca
« Exploitant toutes les potentialités artistiques d’une technologie intégrée à notre vie quotidienne, tout en pointant, au passage, l’ensemble des informations collectées sur les utilisateurs, Siri est un joli moment de théâtre qui nous laisse avec nos réflexions sur la définition de l’humanité. »
Marine Durand, MonTheatre
« Pour confondre Siri et débusquer son algorithme, la comédienne rivalise d’humour avec elle. »
Sébastien Bouthillier, MatTV.ca
« Spectacle audacieux, très drôle et parfois un brin dérangeant. […] Cela donne vie à des moments terriblement cocasses, mais troublants dans leurs vérités. »
Mazrou
à la création au FTA 2016
« La démarche de Carbonneau et Dauphinais est brillante et remet en question la part de hasard dans ce qui forge notre identité. Après tout, l’humain est peut-être une machine comme les autres ? »
Luc Boulanger, La Presse
« Ce spectacle est aussi divertissant qu’il porte à la réflexion. Car derrière les bouffonneries de Siri et les références à 2001 : L’Odyssée de l’espace, il y a bien des réflexions qui demeurent. »
Alice Côté Dupuis, La Bible Urbaine
« Laurence Dauphinais se livre en tant qu’elle-même et avec une louable impudeur à cette exploration »
Sophie Pouliot, Revue Jeu
La Messe Basse
Une « messe basse » est un aparté entre deux personnes, une entreprise que l’on prépare en secret, un certain retrait du monde. La « messe » est aussi une cérémonie où la communauté est conviée. La messe « basse » ramène à l’univers souterrain, à ce qui nous échappe.
Fondée en février 2012 par Jérémie Boucher, Dany Boudreault et Maxime Carbonneau, La Messe Basse est dédiée expressément à la création et à l’exploration d’écritures et de matériaux inédits au théâtre. Son modèle de codirection artistique permet de faire mûrir la parole artistique à travers un inconscient à plusieurs têtes et d’établir un rapport horizontal entre ses membres.
La Messe Basse désire repenser la pratique théâtrale et s’intéresse spécialement aux distorsions du langage, c’est-à-dire aux décalages, aux écarts, sur le plan textuel et esthétique. Cette compagnie est née de l’urgence de poser un regard neuf et singulier sur notre monde en mutation.
THÉÂTROGRAPHIE
- Les murailles, présenté au Théâtre Périscope, (2019)
- La femme la plus dangereuse du Québec, présenté à la salle Fred-Barry du Théâtre Denise-Pelletier, (2017)
- Siri, créé au Festival Transamériques, et présenté en reprise au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui, (2016, 2017)
- Descendance (publié chez Instant scène, présenté au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui / Gagnant aux prix littéraires du Salon du Livre du Saguenay-Lac-Saint-Jean), (2014)
- (e), un genre d’épopée (publié aux Herbes Rouges, présenté au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui en 2013 / Prix meilleur acteur Cartes Prem1eres), (2013)
Équipe de création
Assistance à la mise en scène et direction de production
Regard extérieur et conseil dramaturgique
Scénographie
Éclairages
Musique originale
Conception vidéo
La délivrance
de Jennifer Tremblay
Salle principale
20 septembre au 15 octobre 2016
Le brasier
David Paquet
Salle Jean-Claude-Germain
27 septembre 2016 au 24 février 2018
Dimanche napalm
de Sébastien David
Salle principale
8 au 26 novembre 2016
Mes enfants n’ont pas peur du noir
de Jean-Denis Beaudoin
Salle Jean-Claude-Germain
15 novembre au 3 décembre 2016
J’accuse
Annick Lefebvre
Salle principale
9 au 22 février 2017
Irène sur Mars
de Jean-Philippe Lehoux
Salle Jean-Claude-Germain
28 février au 23 mars 2017
Dehors
de Gilles Poulin-Denis
Salle principale
7 au 25 mars 2017
Toccate et fugue
d’Étienne Lepage
Salle principale
11 avril au 6 mai 2017
Nuits frauduleuses
d’Alix Dufresne
Salle Jean-Claude-Germain
25 avril au 13 mai 2017
La vague parfaite, un opéra-surf
d’Olivier Morin et Guillaume Tremblay
Salle principale
20 juin au 10 juillet 2017
Abonnement
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