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On vient de me dire que j’ai déjà eu ma chance.
Le temps, la chance, la richesse, l’amour, l’insouciance,
L’argent de poche, l’héritage, un repas, une envie, une enfance, une époque, c’est vite passé. 

Est-ce qu’une histoire peut commencer par un deuil ? Parce que, si la naissance est le début d’une vie, peut-être que la mort est le début d’une fiction.

Le corps,
c’est la dernière
des frontières.

Or, vous le savez tout comme moi,
le pouvoir ne peut rien.
Tout ce qu’il sait faire,
c’est se reconduire lui-même.

Y’a des mots qui méritent d’être peints.

Ma peau trace la frontière entre le monde et moi. D’un côté il y a tout ce que je suis. De l’autre, tout ce que je serai jamais. C’est la fin des possibles.

Qu’est-ce que je fais ici ? T’en connais plein d’acteurs, francophones, anglophones… Why me?… Je suis parti de Montréal depuis 10 ans… alors pourquoi moi ?

Ce n’est pas dans ce que tu perçois, ni dans ce que je crois être que j’existe, mais bel et bien aux interstices : à mi-chemin entre les pulsations authentiques de mes signes vitaux et la désastreuse fiction de moi-même que j’ai tenté de construire. 

Toutes ces belles couilles, terrifiées, alignées comme ça, recroquevillées sous la peur, qui essayent de rentrer se cacher pour échapper au courroux de l’irréductible broyeuse.

C’est une trace… 
C’est important, je pense.
Y en a que ça intéresse pas.
Mais moi, je laisse des traces.

J’ai les pieds ancrés 
dans le vide, déracinés.
Je cherche à naître 
à moi-même.

Je suis pognée à faire semblant d’aimer ça
Le fleuve le frette le vent
Mais y a rien qui monte quand je le regarde
Pas le moindre petit haïku

Le futur s’annonce excitant
Multiple
Déroutant
Assurément autre

J’ai vu tellement de gens imploser
Leurs souvenirs disparaître.
Des centaines…
Des milliers…

Quand il s’est levé ce matin, il pensait que ce serait un jour comme les autres. Il ne savait pas que le feu prendrait en lui ce jour-là, précisément. Il ne savait pas que sa vie allait basculer.

Mieux accepter d’être l’arbre tordu
et frêle de la forêt
Mais qui continue de résister
aux tempêtes.

Je suis une artiste, je suis intègre. Et si cela ne plait à personne, tant pis, je finirai seule mais j’aurai été honnête avec moi-même.

Société maudit. Y’en a de la crasse là-dedans. Moi j’aime mieux mon château Au roi du hot-dog ! c’est moi le prince pi le ministre si je veux pas travailler, j’ferme la baraque, chus mon boss.

Frère là : travailler travailler travailler.
Pas le temps, pas le temps, pas le temps.
Ben décédé ostie, pis parler ? Jamais.

Maman elle s’est évaporée comme ça
Pis elle a laissé des traces d’elle
à l’intérieur de nos corps
De nos coeurs

Papa dit que tu as sacrifié l’amour comme on entre en religion Maman dit que ton dieu c’est le corps et Grand-mère elle ne dit rien pour l’instant.

On s’fait une brigade de filles trop folles pour être voulues, trop fulgurantes pour être toutes seules, que tout l’monde aime à un bras de distance.

Je ne connaîtrai rien de l’histoire des Patriotes.
Je mangerai plus de Chicken McNuggets que d’oreilles de Christ.
Je lutterai peut-être pour ma survie comme la Bottine Souriante.

Il y a tant de façons de trahir 
ceux qui traversent 
notre intimité