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Parfois
Tamara repense à Vincent
Mais seulement quand on lui demande si elle a grandi entourée d’Asiatiques
C’est là qu’elle dit
Y avait juste un autre Asiatique à mon école
pis y était pas si asiatique que ça

Je te demande quelle science enseigne la beauté / si plaire est un art / une lutte / un commerce / un simple mécanisme de survie / ou quelque culte obscur / auquel on sacrifie / son premier visage.

C’est pas de l’autofiction ce spectacle. Non. J’ai déjà donné dans cette forme théâtrale. Alors ce soir, ce n’est pas ça. C’est autre chose. Tout le monde ensemble : À bas l’autofiction ! À bas l’autofiction !

J’pense aux gens qui ont pas été au bout
de ce qu’ils voulaient accomplir
Ou qui l’ont accompli dans une autre langue
Parce que dans leur langue maternelle on leur a fait
croire que c’était pas possible

Et tu te dis que le véritable casse-tête
C’est le monde
Là dehors
Pas celui que t’as sous les yeux
C’est le vrai monde
Là dehors
Qui te casse la tête
Ce monde tout en morceaux qui vont pas ensemble

– L’aigle de sang, ça look. Après, on peut l’accrocher à l’entrée du village, comme déco.

– Sauf y va tout cochonner, y doit être plein de Mountain Dew. Le sang trop sucré, ça colle.

Maman, tu es et tu as toujours été mon pays. Mais on ne peut pas se loger en l’autre, l’habiter. Les humains ne peuvent pas être des pays.

Jours après jours construction mensongère
Plutôt destruction financière
Plutôt saccage de la biosphère
À moins que ce soit le viol de la terre nourricière
Ou bien profanation de l’entièreté de notre chair

Tu reviens crisse, d’entre les morts ou je sais pas quoi, pis t’es comme « ha ha, do date dump delete, hihi moi je delete la tarte aux pommes je suis tellement nihiliste ». Crisse que t’es conne sérieux.

Le 31 décembre au soir, dans l’avion, perdu entre deux latitudes, entre deux fuseaux horaires et ne sachant pas trop quand souligner le passage de cette nouvelle année, j’ai enfin la conviction de me retrouver en équilibre. J’ai la certitude d’être exactement là où il le faut.

Apprivoiser les bruits, les souffles, les résonances. Comment le son voyage d’une pièce à l’autre. Par les craques dans le plancher de bois. À quatre pattes dans la chambre de ma fille, j’écoute.

Yo, enfin !
Pour une fois qu’on parle de mon bled
sans parler du génocide.

Il s’est mis à pleuvoir.
Un ostie d’orage.
Un fucking déluge.
Il tombait des étangs du ciel.

Revenez-en. Revenez-en des affaires poudreuses du théâtre d’avant. On est ailleurs. Y’a la tévé, le cinéma, la photo, les petits vidéos sur vos cells.

Si tu savais tout l’effort que j’ai mis toute ma vie à ne pas être moi-même.

C’est quand on partage
une chose
qu’elle se met à exister.

Tout ce que je voulais, c’est un petit quequ’chose de doux.

J’ai attendu dans le noir.
À l’insu de la nuit et de toute la Russie.
J’ai attendu que mon père brise le silence.

Parce que je joue un jeu qui est né dans la cité entre les ivrognes et les maisons bourgeoises et qu’il a toujours été un jeu qui se jouait avec les règles urbaines de territoire occupé.

Ils m’ont accusée de tous les malheurs du monde.
La pollution, ma faute.
La déforestation, ma faute.
La famine dans le monde, ma faute,
la fonte des glaces, ma faute,
la mort des abeilles, ma faute.

C’est moi, la jeune, qui apprend.
C’est moi l’aînée qui enseigne.
C’est moi l’ancêtre qui veille et qui s’occupe de vous.
C’est moi qui parle.
Moi.
Nzinga.
Maintenant.
Noir.

Tout brûle
On peut pu éteindre les lumières
Profitons-en pour sentir
Ce que ça veut dire
Faire partie du monde

Toi, Moi, Chris, Maman, P’pa. On est des fucking guerriers. C’est dans notre ADN. On est né pour se battre. Finis-moi ta bière pi on s’en prend une autre après. Come on, c’est ma fête, là. Je suis un adulte, enfin.

On s’est embrassés pis j’ai eu des papillons dans mon punani.
Ça, c’est un fucking signe !