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C’est dans l’aube immense appelée mer que tu pris forme
La forme
D’un corps qui se fait et se défait avec la vague qui l’engendre
Avant de devenir ce corps
Tu étais tout
Sauf un corps 

Chus morte ! Pu de tension dans l’aorte.
Fini d’attendre après la visite qui arrive jamais.
Chus morte ! À moi les anges de toutes les sortes !
Le paradis, c’est maintenant, pis c’est moé qui passe la porte !

tu réalises
que personne dit non
à une enfant malade
les t‑shirts Twik du Simons
la troisième part de tarte
le premier verre de vin
personne dit non à une enfant malade
ce serait bête de pas en profiter

Que j’tombe. Que j’me fende l’os du cul jusque dans tête. M’en caliss. Si j’le perds c’t’oiseau-là, j’me tue. Juré su’a bible, Nono. J’me clanche. Kiki c’est mon frère.

Les miroirs changent, mais moi non
Je reste la petite fille
Face au miroir
Aussi fragile que lui
Cassant, coupant
Je suis une arme
Une réflexion

Je vous ai vus : vous mangez de la neige. Vous. Ne. Pouvez. Pas. Manger. De. La. Neige. Vous. Ne. Pouvez. Pas. Ça fait combien de fois que je vous le dis. Vous pouvez pas ronger vos ongles. Vous pouvez pas vous décrotter le nez. Vous pouvez pas jouer dans le sable. Vous pouvez pas être des enfants ici. Vous pouvez pas vivre. 

On exige des artistes qu’ils bâtissent des cathédrales sans argent, dans le mépris de ceux-là même qui les loueront demain quand ils seront morts. Pour un artiste, la seule façon de prendre de la valeur, c’est de crever. Un bon artiste est un artiste mort.

Toute la communauté woke de gauche était d’accord que ses mots blessaient des millions de personnes. Mais maintenant qu’on sait qu’elle a littéralement immolé des centaines de célébrités… Je vois pas tellement d’autres options que de la canceller.

je viens de me rendre compte
que tout ce que j’ai fait dans ma vie
consciemment ou non
je l’ai fait parce que j’allais mourir un jour
étrangement
ça me réjouit
je n’aurai été que ce souffle de passage. 

Du brouillard il y en a aussi dans le 1 1⁄2 en béton proche de la track du train qui passe jamais
Il y a quelque chose dans l’air de chez elle
Quelque chose qui flotte
entre le plafond et le plancher
Rita est assise au piano enfin arrivé 

Je pense, que des fois, la seule solution, c’est de fesser dans le tas. De faire exploser quelque chose, d’être violent ! (…) Faut arrêter un peu de boire du jus de licorne, m’man !

Avant-hier je suis allé sur le boulevard Saint-Germain. Les gens sont incroyables. S’asseoir à la terrasse d’un café et les regarder est tout un spectacle. Je suppose qu’ils pensent la même chose de moi.

Apprivoiser les bruits, les souffles, les résonances. Comment le son voyage d’une pièce à l’autre. Par les craques dans le plancher de bois. À quatre pattes dans la chambre de ma fille, j’écoute.

Le 31 décembre au soir, dans l’avion, perdu entre deux latitudes, entre deux fuseaux horaires et ne sachant pas trop quand souligner le passage de cette nouvelle année, j’ai enfin la conviction de me retrouver en équilibre. J’ai la certitude d’être exactement là où il le faut.

Tu reviens crisse, d’entre les morts ou je sais pas quoi, pis t’es comme « ha ha, do date dump delete, hihi moi je delete la tarte aux pommes je suis tellement nihiliste ». Crisse que t’es conne sérieux.

Jours après jours construction mensongère
Plutôt destruction financière
Plutôt saccage de la biosphère
À moins que ce soit le viol de la terre nourricière
Ou bien profanation de l’entièreté de notre chair

Maman, tu es et tu as toujours été mon pays. Mais on ne peut pas se loger en l’autre, l’habiter. Les humains ne peuvent pas être des pays.

Mais ça look, l’aigle de sang. C’est impressionnant. Ça fait peur. Le genre de truc qu’on pourrait accrocher à l’entrée du village, comme déco. 

Et tu te dis que le véritable casse-tête
C’est le monde
Là dehors
Pas celui que t’as sous les yeux
C’est le vrai monde
Là dehors
Qui te casse la tête
Ce monde tout en morceaux qui vont pas ensemble

J’pense aux gens qui ont pas été au bout
de ce qu’ils voulaient accomplir
Ou qui l’ont accompli dans une autre langue
Parce que dans leur langue maternelle on leur a fait
croire que c’était pas possible

C’est pas de l’autofiction ce spectacle. Non. J’ai déjà donné dans cette forme théâtrale. Alors ce soir, ce n’est pas ça. C’est autre chose. Tout le monde ensemble : À bas l’autofiction ! À bas l’autofiction !

Je te demande quelle science enseigne la beauté / si plaire est un art / une lutte / un commerce / un simple mécanisme de survie / ou quelque culte obscur / auquel on sacrifie / son premier visage.

Parfois
Tamara repense à Vincent
Mais seulement quand on lui demande si elle a grandi entourée d’Asiatiques
C’est là qu’elle dit
Y avait juste un autre Asiatique à mon école
pis y était pas si asiatique que ça

Yo, enfin !
Pour une fois qu’on parle de mon bled
sans parler du génocide.